Économie

L'Espagne découvre 50 milliards d'avoirs immobiliers toxiques

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur El Confidencial, Nouvel Observateur

Le secteur financier espagnol détient des actifs immobiliers problématiques «non reconnus» pour une valeur de 50 milliards d’euros, révèle le site espagnol El Confidencial en s’appuyant sur un document du Boston Consulting Group (BSG).

Cette somme, calculée à l’issue de l’évaluation de la solidité des banques espagnoles, ou «stress test», doit être ajoutée aux 180 milliards déjà déclarés par la Banque d’Espagne. Cette dernière ne s’attendait pas à devoir respecter des règles comptables aussi strictes.

Les actifs toxiques espagnols correspondent à des saisies immobilières, des emprunts à des promoteurs immobiliers véreux ou insolvables, ainsi qu’à des hypothèques irrégulières.

«Nous pensons que les provisions amassées à la fin 2010 ne seront pas suffisantes pour combler la totalité  des pertes prévues», prévient Boston Consulting Group. «L’évolution de l’économie ne permettra pas de générer un solde positif suffisant pour compenser ces détériorations», ajoute-t-il.

BSG estime que les banques espagnoles ont besoin de 20 à 30 milliards d’euros de liquidité supplémentaires et que le fonds de restructuration bancaire (FROB) pourrait finir par prendre possession de 20% du secteur bancaire espagnol.  

Comme le soulignait Gaëlle Lucas dans un article pour Slate.fr, le tremblement de terre de Lorca, le 11 mai 2011, a mis en évidence les défauts du laisser-faire urbanistique des années 2000 dans le pays ibérique et la corruption qui l’a accompagné.

Au cours des années 2000,  la spéculation immobilière s’est emballée en Espagne avec par exemple plus de 800.000 nouveaux logements constuits en 2005, au plus fort de la bulle, soit plus que la somme des logements édifiés en France au Royaume-Uni et en Allemagne la même année, selon la Fondation Alternativas.

Greenpeace a publié en 2010 un rapport révélant que Murcie comptait en 2006 plus de permis de construire que la région de Madrid, malgré une population quatre fois inférieure à celle de la communauté madrilène. La Fondation Alternativas estimait qu’il existait en 2009 deux logements par habitant en Espagne.

Dans le contexte actuel de la crise grecque et des craintes pour l’avenir de la zone euro, les difficultés espagnoles inquiètent sérieusement les autorités européennes.

Comme le rapporte le Nouvel Observateur, l'Espagne est considérée comme «trop grande pour être secourue par les fonds de sauvetage européens». Les banques allemandes et françaises sont bien plus exposées à la dette espagnole que grecque, et les pertes seraient énormes si Madrid connaissait de graves difficultés.

 

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