Ralph
Lauren n’apprécie sûrement pas la publicité qu’il reçoit au Mexique:
ses fameux polos sont aujourd’hui associés avec le «look narco»,
apprend-on sur le Guardian.
C’est l’arrestation d’Edgar Valdez Villareal, surnommé La Barbie,
en août dernier qui a mis en valeur cette nouvelle mode. Le trafiquant
était apparu face à la presse arborant un sourire narquois... et un polo
vert de la collection Big Pony, comme l’avait rapporté le quotidien
mexicain El Universal.
Quatre mois plus tard, José Jorge Balderas Garza, El JJ,
accusé d’avoir tiré sur un footballeur dans une boîte de nuit, avait
été pris par la police vêtu du même polo en bleu, raconte El Excelsior.
Deux
autres barons de la drogue se sont affichés avec les polos à motif
équestre: Flores Reyes, du cartel d’Acapulco, et Carmona Hernandes
d’Oaxaca. Depuis, la blague veut que la marque très BCBG américaine soit
le «sponsor» des narco trafiquants (notamment sur Twitter et Facebook).
Mais
au-delà de ces réponses amusées, une réalité plus grave se profile. En
se présentant comme des icônes de style, les narco trafiquants deviennent
des modèles pour certains jeunes mexicains.
Après
l’arrestation de La Barbie, des copies des chemisiers étaient vendus
sur les étals de la plupart des marchés ambulants. Moins chères que la
version originale (150 dollars), elles permettent aux Mexicains moins
fortunés d’adopter le look de ces «modèles» enrichis avec leur trafic
illégal, selon le site d’information tabascohoy.
Oscar Galicia, un psychologue de l’université Iberoamericana interviewé par le Guardian, explique que «les
jeunes ne croient plus en les moyens légaux d’avancement social, ils
voient les «narcos» comme des figures dignes de respect».
Une véritable «narcoculture» s’est développée ces dernières années au Mexique. De la musique à la mode, les trafiquants ne sont plus «ringards», contrairement à l’image traditionnelle du criminel «en sombrero et bottes pointues», analyse tabascohoy.
Le
gouverneur de l’état de Sinaloa s’est dit inquiet de voir que le mode
de vie des trafiquants devient «in». En mai, il a fait interdire les
chansons «de narcos» dans les bars et boîtes de nuit de son état.
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