Culture

Bob Dylan dément toute censure en Chine

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Bobdylan.com, New York Times, The Guardian, AFP via Le Figaro

Bob Dylan a répondu aux mauvaises langues. Les 6 et 8 avril dernier, le chanteur américain avait déclenché une avalanche de commentaires négatifs après s'être produit pour la première fois en Chine. Deux concerts au cours desquels il n’avait pas joué les chansons engagées qui en avaient fait une icône de la contestation dans les années 1960, alimentant des spéculations autour d'une possible censure des autorités chinoises.

La chroniqueuse vedette du New York Time Maureen Dowd l’avait attaqué sous le titre «Blowin’ in the Idiot Wind» («voler au vent idiot», jeu de mots sur le titre de deux de ses chansons, Blowin’ in the Wind et Idiot Wind), tandis que l’organisation Human Rights Watch avait aussi critiqué le chanteur: «Autrefois, s’il avait été dans la situation d'Ai [Weiwei, artiste chinois persécuté, ndlr], il aurait attendu que quelqu’un s’exprime en sa faveur. Qu’avait-il à perdre?».

Dylan a décidé de mettre les choses au clair vendredi 13 mai dans un message qu'il a publié sur son site officiel, et dément toute censure chinoise:

«Avant toute chose, nous n'avons jamais été interdits de jouer en Chine (…) Pour ce qui est de la censure, le gouvernement chinois avait demandé le nom des chansons que j'avais l'intention d'interpréter (...) Si des chansons, vers ou paroles ont été censurés, personne ne m'en a rien dit et nous avons joué toutes les chansons que nous avions l'intention de jouer.»

Dylan répond aussi à ceux qui ont écrit qu’il y avait beaucoup de places vides aux concerts et que la salle était occupée en majorité par des expatriés:

«Ce n'est pas vrai. Il n'y a qu'à vérifier (...), ce sont principalement des jeunes chinois qui sont venus. Très peu d'expatriés, et quand bien même, principalement venus de Hong Kong, pas de Pékin. Sur 13.000 places, nous en avons eu 12.000 payantes, le reste étant offert à des orphelinats.»

La légende du folk rock termine son message par une petite pique envers ses détracteurs:

«Tout le monde sait qu’il y a un milliard de livres sur moi. J’encourage donc toute personne qui m’a déjà rencontré, entendu ou même vu de se mettre au boulot et de scribouiller son propre livre. On ne sait jamais, quelqu’un pourrait très bien se découvrir un talent caché.»

Un conseil qui semble avoir été écouté: le journaliste John Harris du Guardian a publié le lendemain du message un long article d’entretiens avec des gens qui ont eu la chance de rencontrer Bob Dylan et de parler avec lui. Le chanteur continuera à fasciner les mélomanes et les contestataires du monde entier pour encore quelques temps.

Photo: Bob Dylan aux Grammy Awards 2011. americanistadechiapas via Flickr CC License by.

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