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L'effet antidépresseur du sperme mène au «SpermeGate»

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Popsci, The Huffington Post

Il y a certains sujets, remarque le Guardian, comme «la génétique, l’énergie nucléaire, le changement climatique qui ont l’art de susciter de passionnés débats» au sein de la communauté scientifique. Et comme Lazar Greenfield, le président de l’Association américaine de chirurgie, l’a appris à ses dépens, l’effet antidépresseur du sperme vient de rentrer dans cette liste de thèmes donnant matière à controverses…

Cette controverse, rappelle Popsci, prend ses racines il y a une petite dizaine d’années, en 2002, quand des psychologues de l’université de New York à Albany publient une étude dans les Archives des comportements sexuels à propos du rôle éventuel — et positif — du sperme dans la lutte contre la dépression chez les femmes.

Parmi les résultats de cette étude, des corrélations entre l’utilisation de préservatifs et la dépression: ainsi, les conjointes au sein des couples qui n’utilisent pas de utilisent des capotes sont davantage déprimées que les autres. Pour celles qui n'utilisent pas de capotes, gare à l'abstinence: les femmes qui n’utilisent pas de préservatifs sont plus en plus déprimées quand la période d’abstinence s’allonge… Il y aurait, dans le sperme, des hormones et des agents comme l’œstrogène, l’ocytocine et la prostaglandine, qui auraient des effets stimulants sur l’humeur des femmes.

Jusqu’ici, rien de bien méchant pour la science et les controverses sans fin comme celle citées plus hauts… Tout se complique, rappelle The Guardian, en février dernier, quand Lazar Greenfield publie un petit éditorial dans le journal de son association, Surgery News, à propos de la Saint-Valentin. Se référant à l’étude corrélant le sperme et la bonne humeur, il écrit :

«Donc, il y a entre les hommes et les femmes un lien plus profond que Saint-Valentin a pu imaginer, et nous savons désormais qu’il y a un plus beau cadeau à offrir en cette occasion que des chocolats».

(Pour ceux qui n’auraient pas compris l’humour du docteur Greenfield, le cadeau serait le sperme.)

Tempête au sein de l’association du chirurgien, accusé de sexisme, qui doit démissionner de son poste de rédacteur en chef de Surgery News. C’est le «Spermegate», comme l’explique The Huffington Post. Dans une interview au Detroit Free Press le 20 avril dernier, Greenfield se défend et s’excuse :

«Disons que j’ai tiré sur une corde très sensible, qui a rappelé des mauvais souvenirs à certaines femmes, que je n’avais pas anticipé cela et que je le regrette. Mon intention était de faire rire, pas de blesser».

Contacté par Popsci, l'auteur de la très complexe étude sur les liens entre sperme et effet anti-dépressif sur les femmes, et les questions qu'elle pose bien détaillées par l'auteur du billet, estime que la polémique est exagérée:

«Dès que nous laissons la politique dicter ce que la science doit être, la science cesse d'être une aventure intéressante.»

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