Monde

Les enfants que Bush rencontrait le 11-Septembre parlent

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Time, The New York Times, USA Today, The St. Petersburg Times

La scène est entrée dans la mémoire collective: ce matin du 11 septembre 2001, George W. Bush lit un livre pour enfants, My Pet Goat, aux élèves d’une école primaire de Sarasota (Floride), quand le secrétaire général de la Maison Blanche Andrew Card lui chuchote à l’oreille qu’un deuxième avion vient de heurter la tour sud du World Trade Center à New York et que «l’Amérique est attaquée». Dix ans plus tard, et quelques jours après l’exécution d’Oussama ben Laden, le magazine Time a retrouvé les écoliers en question, aujourd’hui âgés de 16 ou 17 ans.

«En un clin d’œil, il s’est penché en arrière et il a eu l’air sidéré, choqué, horrifié. J’étais perplexe. Je veux dire, avions-nous fait une erreur en lisant? Etait-il furieux ou déçu par nous?», se rappelle Lazaro Dubrocq, un des écoliers en question. «Je suis juste contente qu’il ne se soit pas levé pour partir, parce que cela m’aurait juste davantage effrayée et rendue plus confuse», explique Mariah Williams, une de ses anciennes condisciples. Une réponse aux critiques qui ont reproché au président de ne pas avoir immédiatement quitté la salle, comme Michael Moore dans son film Fahrenheit 9/11, Palme d’or à Cannes en 2004.

Les enfants font aussi part de leur «mépris» pour Oussama ben Laden et de leurs sentiments sur l’opération qui a abouti à sa mort le 1er mai. «J’étais en état de choc. Je pensais qu’après dix ans ils ne le trouveraient jamais. Mais ce qu’ont fait les SEALs me donne encore plus de respect pour ce type d’entraînement», explique Mariah Williams, tandis que Chantal Guerrero, une autre adolescente, qualifie l’opération de «très, très cool» et ajoute qu’elle a ramené à la surface un «flot de souvenirs».

La journée passée par George W. Bush à la Emma E. Booker Elementary School de Sarasota avait donné lieu à plusieurs comptes-rendus, par exemple dans le New York Times et USA Today en septembre 2001 ou dans le quotidien floridien St. Petersburg Times en septembre 2002. Selon USA Today, le président, informé avant d’entrer dans la classe du crash du premier avion d’American Airlines, «ne semblait pas préoccupé de manière notable. Il paraissait heureux de voir les enfants et plutôt décontracté».

A 9h05, après avoir été alerté par Andrew Card, il lançait à la quinzaine d’enfants «Très bien! On dirait des sixièmes», avant de les interroger sur une phrase du livre: «Qu’est-ce que cela veut dire "Plus à venir"?» A 9h12, il quittait la classe avant de faire sa première déclaration sur les attentats à 9h30: «Le terrorisme contre notre nation ne l’emportera pas.» Un an après les attentats, le St. Petersburg Times concluait: «La chaise utilisée par Bush est toujours dans la salle de classe et un ruban violet [un des symboles commémorant le 11-Septembre, NDLR] y est attaché.»

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