Monde

L'Espagne a épuisé son budget écologique

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur El Pais, Global foot print network

Le quotidien espagnol El País ne fait pas dans l’approximation. Mardi 19 avril à 16h50, l'Espagne sera écologiquement déficitaire, affirme-t-il.

Qu'est-ce à dire que cette jargonneuse expression? Que le pays aura épuisé le budget écologique dont il dispose sur l'ensemble de l'année 2011. Et ce, en moins de cinq mois. Autant dire que l'Espagne mène grand train.

Car ce budget, élaboré chaque année par la Global Footprint Network, équivaut en fait à mesurer l'équilibre entre les espaces naturels épuisés par la production de biens de consommation et la capacité de régénérescence de ceux-ci.

Trois planètes pour couvrir l'ensemble des besoins

La biocapacité de l'Espagne, calculée en 2007 (indice de référence pour les estimations actuelles) est de 1,61 hectare par habitant. Mais en réalité, les habitants ont consommé 5,42 hectares en 2011. Résultat: le déficit écologique global est de 3,81 hectares par habitant. On parle de déficit écologique lorsque l'empreinte écologique par personne dépasse la surface utile à la production de ses biens. A titre d'exemple, il y a sur terre 1,8 hectares globaux disponibles par personne. Une surface qui diminue au fur et à mesure que la population augmente.

En se fondant sur des études menées par un autre institut, la New economic Foundation (NEF), El País souligne que ce déficit écologique est allé en s'accélérant.  

«En 1961, l'Espagne était déficitaire à compter du 2 octobre. Une date avancée au 21 juillet en 1971 puis au 20 juin en 1981, au 20 mai en 1991 et, enfin, au 26 avril en 2001.»

Comprendre: production et consommation sont en surrégime.

Aniol Esteban, responsable du département d'économie environnementale à la NEF, expose son analyse de la situation, alors que la moyenne de la trace écologique globale dans le monde est actuellement de 1,8 hectare par habitant:

«Si tous les citadins de la planète vivaient comme les Espagnols, il nous faudrait l'équivalent de trois planètes pour couvrir l'ensemble de nos besoins.»

A l'échelle mondiale, les données sont –elles aussi– plutôt évocatrices. En 1986, la planète était capable de régénérer ses ressources écologiques. En 1995 la biocapacité n'était plus couverte que jusqu'au 21 novembre. Un déficit avancé au 9 octobre en 2006 et au 21 août en 2010.

«Ces dernières décennies la consommation des ressources naturelles a augmenté, réduisant la capacité de la planète, mettant ainsi en danger les bases de notre système économique et social», regrette Aniol Esteban.

Qu'en est-il pour le cas français? L'empreinte écologique est de 5 hectares par habitant. Moins que notre voisin ibérique. Néanmoins, nous sommes également dans le rouge avec un déficit global de 2 hectares par Français. Bien loin des Finlandais qui enregistrent une capacité de renouvellement écologique de 6,3 hectares par citoyens.

Photo: Sheeplands Farm - Strawberry Fields Forever/Rosalind Mitchell CC license by

 

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