Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Techcrunch, Le Monde
Censuré
par l'ancien régime d'Hosni Moubarak, Facebook est progressivement
devenu l'un des symboles de la révolution égyptienne. Un emblème
tellement important que des parents égyptiens en viennent à prénommer
leurs enfants du nom de ce réseau social.
Selon
un article du quotidien égyptien Al-Ahram rapporté par Techcrunch, un homme
égyptien âgé de vingt ans aurait ainsi choisi de nommer sa première fille
«Facebook» en hommage au rôle que les réseaux sociaux ont joué dans
l'organisation des manifestations place Tahrir, au début de la
révolution. Depuis le début de la révolution le 25 janvier dernier, on a pu relever d'innombrables signes de l'attachement du peuple égyptien à Facebook: pancartes de remerciement brandies lors des manifestations, gratitude exprimée par Wal Ghonim (cyber-militant et chef du marketing chez Google, en détention durant douze jours) à l'encontre de
Mark Zuckerberg lors d'une interview sur CNN...
C'est d'ailleurs la page Facebook créée par ce jeune cadre de Google qui fut en partie à l'origine du mouvement. Intitulée «We are all Khaled Said» («Nous sommes tous des Khaled Said»)
en mémoire d'un habitant d'Alexandrie qui aurait été torturé à mort par
la police l'été dernier, cette page a servi de plaque tournante logistique pour les cyber-activistes.
5 millions d'Egyptiens sur Facebook
Comme nous vous en parlions en fin de semaine dernière, consciente de l'importance de Facebook et soucieuse de renouer le dialogue avec la jeunesse, l'armée égyptienne –qui gouverne désormais le pays– a annoncé la création de sa propre page sur Facebook. Alors que l'Égypte compte aujourd'hui 5 millions d'utilisateurs sur ce réseau social, 425.000 d'entre eux ont répondu à cet appel en s'abonnant à cette page.
«Internet dans son ensemble devrait remporter le Nobel de la Paix de cette année pour tout ce qu'il a fait pour la démocratie dans la région du Moyent-Orient et d'Afrique du Nord», déclare Alexia Tsotis, journaliste à Techcrunch. Elle prévient néanmoins un brin ironique:
«Ne laissons pas cette mode de dénomination se propager. Je ne voudrais pas que la petite “Facebook” doive partager sa salle de classe avec le jeune “AOL” ou pire encore, un “Yahoo”. Même si, vous reconnaîtrez qu'une jeune fille nommée “Quora”, ça serait plutôt joli.»
Photo: Thank you. Monasosh via Flickr CC License by.