Monde

Visite de Bush en Suisse annulée par peur des manifestations

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur La Tribune de Genève, Washington Post

George W. Bush devait se rendre en Suisse samedi 12 février pour son premier voyage en Europe depuis qu’il n’est plus président des Etats-Unis. Il devait faire un discours lors d’un diner de gala de l'organisation caritative juive Keren Hayessod à Genève, mais l’appel à manifester devant le bâtiment où devait se tenir l’évènement lancé par plusieurs organisations ont eu raison de la visite de l’ancien président.

L’avocat du Keren Hayessod, Robert Equey, explique cette décision prise par l’organisation d’annuler la venue de Bush dans un entretien à la Tribune de Genève:

«Les appels à manifester glissent sur un terrain dangereux. Les organisateurs prétendent disposer d’un service d’ordre, mais préviennent qu’ils ne pourront pas être tenus pour responsables de quelconque débordement. On a déjà entendu ce genre de propos à l’occasion du G8. Nous avons donc pris nos responsabilités. Il n’était pas question de jouer avec la sécurité des biens et des personnes à Genève. Notre soirée est maintenue, mais George Bush n’y participera pas.»

Un comité avait été créé pour protester contre la visite par une trentaine d’associations, d’ONG et de partis politiques de la région. Le comité, qui comprenait également le Center for constitutional rights, une ONG américaine qui défend les droits de l’homme, avait même envoyé une lettre ouverte à la présidente de la Confédération suisse pour lui demander d’appliquer la loi contre l’impunité des criminels de guerre et d’entreprendre une action en justice contre l’ex-président. Les opposants à la venue de Bush ont invité tous les citoyens suisses à déposer une plainte «pour crime contre l’humanité lors de l’invasion et la guerre en Irak» à l’encontre de l’ancien président, accusé notamment d’avoir autorisé la torture, rapporte le Washington Post.

Les organisateurs du voyage de Bush assurent que le déplacement a été annulé à cause des manifestations, et que la menace de poursuite judiciaire n’était pas le problème. Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a déclaré que Bush aurait l’immunité contre les poursuites, mais le Center for constitutional rights estime qu’elle ne serait pas applicable en vertu de la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants.

Photo: George W. Bush  Jim Young / Reuters

cover
-
/
cover

Liste de lecture