Économie

Chatroulette veut rebondir grâce à ses pénis

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Fast Company, New Yorker

Chatroulette a été une des sensations Internet de l’année 2010. Mais après quelques semaines d’intense présence dans les médias du monde entier, le site a connu une baisse spectaculaire d’intérêt de la part des investisseurs, tandis que son trafic a chuté de 60% et que le site est aujourd’hui en train d’être rangé dans le placard des modes éphémères dont Internet a le secret.

Austin Carr du site Fast Company a rencontré le fondateur du site, un Russe de 18 ans, qui revient sur l’ascension fulgurante de son entreprise, sa décision de refuser des investissements de plusieurs millions de dollars à l’époque où Chatroulette était sur toutes les lèvres, ses efforts pour éradiquer les apparitions de pénis à l’écran, la baisse de trafic et d’intérêt qui a suivi ou encore sa stratégie pour faire revenir son site sur le devant de la scène.

Pour rester à la surface, Andrey Ternovskiy a trouvé comment tirer profit de ce qui était rapidement devenu la marque de fabrique du site: les hommes montrant leur pénis. Les exhibitionnistes représentent en effet autour de 10% des utilisateurs quotidiens de Chatroulette. Vincent Glad écrivait sur Slate en février 2010:

«Et avant de parvenir à une vraie conversation, on voit vraiment passer de tout: toutes les 10 connexions environ, un sexe d'homme; toutes les 20 connexions, un internaute portant un masque absurde; toutes les 100, une femme nue; et à la marge, une série de dérapages qui brassent toutes les déviances possibles de l'être humain (vidéos pédophiles, drapeaux nazis...).»

Ternovskiy a donc décidé de transformer un problème en opportunité en mettant en place des contrats avec des sites adultes pour rediriger automatiquement vers ceux-ci les personnes signalées pour nudité sur son site:

«Chaque jour, environ 50.000 nouveaux hommes essayent de se mettre nu. Ce que nous faisons est de vendre ces hommes nus à des sites, c’est un investissement pour nous.»

Une fois que le site a identifié que quelque chose de suspect se passe, les utilisateurs sont «virés de notre service pour être envoyés vers un autre site», explique Ternovskiy. Les profits tirés de ce renvoi de trafic Internet rapporterait à Chatroulette 100.000 dollars par mois, soit le triple que ce gagne le site à travers ses recettes «normales». En attendant de trouver de nouveaux investisseurs ou un moyen d’assurer des bénéfices plus stables, Ternovskiy souligne que «50.000 hommes nus» sont devenus «notre investissement».

Photo: capture d'écran

cover
-
/
cover

Liste de lecture