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Préservatif: le Vatican persiste et signe

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur New York Times, Guardian, Osservatore Romano

Les déclarations du pape qui avaient choqué une partie de l’opinion publique mondiale en mars 2009 semblent bien loin. A l’époque, il avait affirmé que le problème du sida «ne peut pas être réglé» par «la distribution de préservatifs», et qu'«au contraire, [leur] utilisation aggrave le problème».

Aujourd’hui, quelques jours après la publication d’extraits du dernier livre de Benoît XVI dans lesquels il estime pour la première fois que l’usage du préservatif peut dans certains cas se justifier, le Vatican a clarifié la position du pape mardi 23 novembre, expliquant que le pape considère les préservatifs comme une forme acceptable de contraception pour tout le monde, les hommes, les femmes et les transsexuels.

Dans les versions anglaise et allemande de son livre, le pape déclare que les préservatifs sont acceptables pour les hommes prostitués, qui sont de toute façon en position de commettre de nombreux pêchés. Mais la version italienne du livre utilise le féminin du mot «prostitué». Un porte-parole du Vatican s’est alors renseigné auprès du pape pour savoir si le journal avait fait une grosse erreur.

Frederico Lombardi explique:

«J’ai demandé personnellement au pape s’il y avait un problème sérieux et important avec le choix du masculin plutôt que du féminin. Il m’a dit que non. Le cœur du problème est de prendre ses responsabilités, de prendre en compte le risque pour la vie de la personne avec qui vous avez une relation, [que vous soyez] une femme, un homme ou un transsexuel.»

Selon le Vatican, les déclarations du pape ne représentent pas «un changement dans les enseignements de l’Eglise sur la contraception, qui reste interdite», mais le New York Times considère quand même qu’il s’agit «d’une première réponse importante aux critiques qui considèrent depuis longtemps l’interdiction par l’Eglise des préservatifs comme une faute morale par rapport à la crise du sida

Sur Slate, Jean-Yves Nau écrit:

«On pourra, au choix, applaudir ou s’indigner. Applaudir devant cet événement historique que constitue la prise de position de Benoît XVI, premier pape – depuis l’émergence du sida — à entrouvrir la porte à l’usage du préservatif masculin pour prévenir la transmission de l’infection par le VIH. S’indigner en rappelant les immenses responsabilités du Vatican en la matière et en observant que la nouvelle position du Vatican est encore bien loin de correspondre aux recommandations officielles des autorités sanitaires quant à l’usage préventif systématique du préservatif dans les relations sexuelles potentiellement à risque de contamination.»

Photo: Benoît XVI traverse la place Saint-Pierre, le 17 novembre 2010. REUTERS/Max Rossi 

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