Monde

Des chaînes trop berlusconiennes

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Il Corriere della Sera, La Repubblica, Courrier International

«Fort déséquilibre» en faveur du gouvernement: pour l'Agcom (équivalent italien du CSA), le Tg1 (journal télévisé de la Rai) ainsi que Tg4 et Studio Aperto (journaux de Mediaset) fournissent un traitement déséquilibré de l'information. L'autorité a rendu son verdict après avoir analysé pendant trois mois (juillet, août, et septembre 2010) le pluralisme dans les chaînes télévisuelles italiennes, en particulier en ce qui concerne le temps dédié par les journaux télévisés aux différentes forces politiques, explique Il Corriere della Sera.

«Dans cette période, les affaires politiques ont principalement concerné le gouvernement, et il faut prendre en compte cette donnée, affirme pour sa défense Augusto Minzolini, directeur du Tg1. Et en plus, pendant l'été, le gouvernement est présent, alors que les hommes politiques partent en vacances et il y a un problème de disponibilité.» Ce n'est pas la première fois que Minzolini est au centre de polémiques: en 2009, il avait été accusé de couvrir les informations concernant l'enquête sur les scandales sexuels de Silvio Berlusconi à Villa Certosa et Palazzo Grazioli; en octobre 2010, il a été contesté pour avoir passé sous silence la boutade blasphématoire du président du conseil, et pour avoir ensuite minimisé les critiques de l'Osservatore Romano.

«J'ai toujours agi dans le respect des règles de l'équilibre et de l'honnêteté professionnelle», a répondu Emilio Fede, directeur du Tg4, connu pour ses liens étroits avec Berlusconi, qu'il n'a d'ailleurs jamais démentis.

Quant au directeur de Studio Aperto, Giovanni Toti, il affirme qu'il faut tenir compte des «priorités journalistiques imposées par la chronique politique».

Les réactions du Parti démocrate ne se sont pas faites attendre. Pour Paolo Gentiloni, responsable des communications du PD, «le Tg1 est devenu une voix du gouvernement, parmi les plus biaisées».

Le service public est au centre du débat politique, explique la Repubblica. Au moment même où paraît le résultat des observations menées par l'Agcom, Silvio Berlusconi appelle à comparaître Milena Gabanelli, pour son émission Report. Le 17 octobre, un reportage de cette émission d'enquête  sur la chaîne publique Rai 3 avait révélé que le président du Conseil a investi 22 millions d'euros dans un énorme complexe touristique comprenant une luxueuse villa sur l'île des Caraïbes Antigua –considérée comme un paradis fiscal par l'OCDE, lit-on dans le Courrier International. Pour Silvio Berlusconi, le reportage serait «diffamatoire».

Photo: Screenshot du logo du Tg1 de la Rai, via wikimedia.

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