C’est
la rentrée dans les universités américaines. Les étudiants
s’apprêtent à goûter à la liberté et aux divertissements du campus. Se
doutent-ils qu’une étudiante sur 4 a des probabilités d’être violée
d’ici l’obtention de son diplôme?
Une nouvelle étude du département de la justice américain, relayée par ABC news,
estime que 25% des étudiantes sont victimes de viol ou de tentative de
viol pendant les quatre ans d’université. Le taux de viol pour les
femmes entre 16 et 24 ans est quatre fois plus élevé que la moyenne.
Le mode de vie étudiant dans les campus américains favorise ce genre d’agressions. Sexe et alcool sont monnaie courante
pour la plupart des étudiants qui sortent beaucoup, boivent
énormément, et ont des rapports sexuels avec des personnes qu’ils
connaissent peu, qu’ils ont rencontrée la nuit même, ou qu’ils ont connu
à travers Myspace ou Facebook.
Beaucoup d’éudiantes ne dénoncent pas leur viol. Elles pensent avoir
une part de responsabilité, culpabilisent, et ont peur des représailles
de l’agresseur. Conscients de ce facteur, les violeurs choisissent
souvent comme victimes les filles les plus vulnérables: les premières
années, plus jeunes, pas habituées à l’alcool, et à la recherche de
reconnaissance sociale.
Plus inquiétant encore: l’association Center of Public Integrity qui a mené en 2009 une étude sur les agressions sexuelles dans les campus universitaires, montre que les agresseurs dans les campus ne sont pas punis,
ou très légèrement. Difficile pour les victimes de dénoncer leurs
agresseurs: des avocats qui s’inquiètent pour la vie privée, aux
universités qui ne veulent pas ternir leur réputation, les étudiantes
ont du mal à obtenir justice.
Et en France? D’après l’Enquête Nationale sur les Violences Faites aux Femmes, réalisée en 2000, 50.000 femmes sont violées chaque année. D’après les Chiennes de Garde, il y a à peine une plainte pour 12 viols commis, et seulement un viol sur 50 aboutit à une condamnation.
Photo: Rape of the Sabines III /Storem via Flickr License CC by