France

Rentrée agitée à France 24

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur The Guardian, Le Point

«Une "cour médiévale" où la rivalité avec les Anglo-Saxons cache un combat des chefs.» Voici le titre choisi par The Guardian pour décrire la situation à France 24, la chaîne d'information internationale lancée il y a quatre ans pour faire entendre la voix de la France dans le monde face à la domination de CNN et BBC World.

Le quotidien britannique relaie les tensions qui agitent depuis quelques jours la rédaction de la chaîne. La cause: un conflit entre le  PDG Alain de Pouzilhac et la directrice générale déléguée, Christine Ockrent.

C'est la récente mise à pied de Vincent Giret, directeur de la rédaction et «bras droit d'Ockrent», qui a mis le feu aux poudres. Cette décision prise par Pouzilhac, redevenu PDG en juillet dernier, annoncerait une reprise en main de France 24, alors que les syndicats affirment que la chaîne a subi une nette baisse d'audience au premier semestre et devrait enregistrer un déficit compris entre 5 et 10 millions d'euros cette année.

A la rédaction, l'ambiance serait électrique. Un journaliste compare même l'atmosphère au «jour du massacre de la Saint Barthélémy: brutale, implacable et très très sanglante». The Guardian souligne qu'au-delà des récents évènements, les syndicats se plaignent d'un malaise présent depuis plusieurs mois au sein de l'équipe de direction, malaise qui déteint sur la rédaction. Un ancien journaliste de la chaîne ne mâche pas ses mots:

«France 24 est comme une cour royale médiévale. Les gens ont des protecteurs: vous êtes l'homme de tel et tel ou celui de tel et tel. Tout est question d'alliances.»

Faut-il voir des manoeuvres politiques derrière le duel auquel se livrent Christine Ockrent (épouse du ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner) et Alain de Pouzilhac à la tête de la chaîne? C'est l'hypothèse avancée par le journaliste Emmanuel Berretta sur le site du Point:

«Certains observateurs estiment que Pouzilhac, en s'en prenant au plus proche collaborateur de Christine Ockrent, entame un processus qui conduira, à terme, à l'éviction de la "reine Christine". D'autant que, après le remaniement ministériel, il ne fait guère de doute que Bernard Kouchner aura quitté le Quai d'Orsay... Pouzilhac aurait vu Nicolas Sarkozy cet été. A-t-il reçu carte blanche?»

Photo: Rédaction de France 24. Luc Van Braekel via Flickr, license CC

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