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Le PDG de Google: pour que le Net vous oublie, changez de nom

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Wall Street Journal, TechCrunch, Zephoria

Le doute persiste sur le ton employé par Eric Schmidt, le PDG de Google, lorsqu’il a prononcé ces quelques mots, rapportés par le Wall Street Journal, mais ils ont fait l’effet d’une bombe:

«Il prédit, apparemment sérieusement, que chaque jeune aura un jour le droit de changer son nom à l’âge adulte, pour pouvoir tirer un trait sur leurs frasques passées, stockées sur les réseaux sociaux par leurs amis.»

La question de l’identité numérique n’est pas un sujet neuf. En France, Nathalie Kosciusko-Morizet, secrétaire d'État en charge de la prospective et du développement de d'économie numérique, s’est à plusieurs reprises penchée sur le thème d’un «droit à l’oubli numérique».

Internet pose en effet un problème nouveau, accentué ces dernières années par la popularité grandissante des réseaux sociaux: les traces du passé laissées sur la Toile. Tout ce qui est publié non seulement par les individus mais par leurs contacts peut en effet rester indéfiniment accessible par les moteurs de recherche. À tel point que des entreprises chargées de nettoyer l’identité numérique de particuliers existent désormais.

Le directeur général de Google, Eric Schmidt, justifie ainsi sa sortie fracassante:

«Je ne crois pas que la société comprenne ce qui se passe lorsque tout devient disponible, tout peut se savoir, et tout peut être enregistré tout le temps, par tout le monde.»

Sur de nombreux blogs américains, la proposition de Schmidt a suscité au mieux de la perplexité, au pire des railleries. La chercheuse Danah Boyd, ayant elle-même changé de nom, estime d’une part que cela va à l’encontre du droit américain qui rend ce type de démarches de plus en plus complexes, mais également que Schmidt occulte la «réputation bénéfique» qu’internet peut véhiculer.

Enfin, elle rejoint l’avis de TechCrunch, qui estime qu’une telle décision ne ferait que déplacer le problème: de la même façon qu’il existe actuellement un business du sauvetage de la réputation numérique, des sociétés se positionneraient inéluctablement pour permettre à qui y mettrait le prix de retrouver l’ancienne identité d’un individu. Fâcheux, surtout lorsque l’on sait qu’il y a un an, 45% des employeurs américains déclaraient utiliser les réseaux sociaux pour recueillir des informations sur les candidats à une embauche. De quoi représenter un vivier de clients potentiels.

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Photo: Eric Schmidt / Charles Haynes via Flickr CC License by

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