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À San Francisco, plus de jouets au McDo?

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur CSMonitor.com, USA Today

Une proposition de loi actuellement étudiée par la ville San Francisco est surveillée d’un oeil inquiet par les chaînes de fast-food. Le décret viserait à leur interdire de distribuer un jouet dans les menus enfants si ceux-ci ne respectent pas de nouvelles normes nutritionnelles, plus strictes que celles actuellement appliquées.

Le site USA Today rappelle que les «Happy Meals» et autres menus pour enfants ont représenté en 2009 un marché de 5,5 milliards de dollars (4,29 milliards d’euros). Loin d’être anodin, même pour une industrie approchant les 180 milliards de dollars (140,6 milliards d’euros) de chiffre d’affaires, selon les mesures du NPD Group.

Ce qui n’est pour l’instant qu’un débat local pourrait prendre une envergure nationale, à la faveur de la réforme du système de santé américain, la catégorisation des menus devenant en 2014 régie par la loi fédérale. Ce débat ravive l’éternelle opposition entre les partisans d’une intervention de l’État dans le domaine et les adeptes d'un choix individuel. Les premiers peuvent en tout cas compter sur le soutien de Michelle Obama, qui lançait en février une campagne de lutte contre l’obésité infantile.

En juin dernier, CSPI, une association de lutte contre la mauvaise nutrition, menaçait déjà de poursuivre McDonald’s pour son utilisation abusive de jouets. Son directeur exécutif, Michael Jacobson, déclarait alors:

«Ces entreprises sont parfaitement conscientes qu’il ne sert à rien de viser les enfants avec de la publicité pour leur nourriture. Ce qui les intéresse, c’est le jouet qui va avec.»

Le PDG de la firme avait tenu à répondre sur le site internet de McDonald’s:

«Les Américains ne vous soutiennent pas. Les sites web, les blogs et les sondages prouvent que l’opinion est massivement contre votre action [...]. Les parents, notamment, sont convaincus qu’eux seuls détiennent le droit et la responsabilité de décider ce qui est approprié pour leurs enfants. Ce n’est pas à vous de le faire. C’est aussi simple que cela.»

Rajiv Bhatia, en charge de la santé à la ville de San Francisco, avait alors tenu à calmer les esprits en expliquant qu’il suffirait de réduire les portions de frites ou d’introduire des fruits et légumes dans les menus pour se conformer aux futures règles sanitaires. Un discours qui ne convainc pas l’association des restaurateurs californiens, dont le porte-parole ne mâche pas ses mots:

«Voilà encore un exemple de la politique de San Francisco: prendre une mauvaise idée, et la rendre encore pire. Cette ordonnance va forcer les restaurateurs à jouer un rôle de policier de la nourriture.»


Photo: A happy Happy Meal / Cosmic Kitty via Flickr CC License by

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