Monde

Un nouveau dictateur en Corée du Nord en septembre

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur The Daily Beast, The Daily Telegraph, BBC

A en croire l’enquête de Philip Shenon dans The DailyBeast, il ne fait plus de doute pour la CIA que la succession du dictateur nord-coréen Kim Jong Il est une question de semaines. Celui qui avait hérité de son père installerait à son tour son plus jeune fils, Kim Jong Un, âgé de 27 ou 28 ans. Et ancrerait une tradition particulière de dynastie dictatoriale.

Ce sont l’accélération des luttes et des querelles intestines au cœur même du pouvoir à Pyongyang qui ont alerté les Américains. Selon les rares sources et informations dont disposent la CIA et d’autres agences occidentales citées par l’enquête de The Daily Beast, des exécutions de hauts dignitaires du régime signifierait un effort de l’actuel dictateur pour contrecarrer les velléités d’ambitieux. Autre signe, relevé et interprétée comme tel par le Telegraph, l’installation d’une statue de Kim Jong Il. Il y a eut l’élection du fils (gardée secrète) à l’assemblée l'Assemblée populaire suprême et la convocation du Congrès pour septembre.

Plusieurs éléments inquiètent désormais les services de renseignements américains. D’abord le peu d’informations fiables en provenance de l’Etat le plus hermétique du monde. Et le peu d’informations tout court concernant l’éventuel successeur de Kim Jong Il pourtant connu depuis plusieurs mois. Sur le papier, le jeune homme a pourtant tout l’air d’un garçon occidentalisé et le CV d’un fils de très bonne famille : école en Suisse, amoureux — à en croire ses anciens camarades de classe — des grosses baskets très chères, fan de Michael Jordan et de Jean-Claude Van Damne…

Problème, rappelle The Daily Beast, ces rares éléments biographiques datent d’avant 1998, époque où il retourne brutalement au pays. Les autres rares informations dont dispose le gouvernement américain — il n’aurait même pas de photos de lui adulte, ni sa date de naissance exacte — proviennent d’un cuistot japonais qui aurait travaillé pour le dictateur coréen dans les années 90. Pas de quoi rassurer Washington : ce chef vend ses informations au plus offrant et décrit le potentiel successeur comme un garçon ambitieux et soupe au lait.

Autre motif d’inquiétude pour les renseignements américains, l’apparente absence d’expérience du jeune homme et de réel poids politique au sein des instances du pays, que ce soit l’armée ou le parti. Rien à voir avec le passage de relais entre le fondateur de la République populaire de Corée Kim Il Sung et son fils Kim Jong Il en 1994. Le fils avait eu le temps de grandir et d’affirmer son pouvoir pendant de nombreuses années. La maladie de l’actuel dictateur coréen, qui serait atteint d’un cancer, n’a guère permis de préparer cette succession qui pourrait intervenir dès septembre

Si les services américains ont raison, la passation de pouvoir entre Kim Jong Il, 69 ans et très affaibli par la maladie, pourrait intervenir lors du congrès du Parti.

Après avoir dû gérer les revirements et les coups de pression quasi quotidiens de la dictature, les Américains vont devoir apprendre à vivre avec ces incertitudes. Ce n’est pas rassurant.

Photo: La une du quotidien de l'armée présentant la statut de Kim Jong Il, au centre, entouré de ses parents. DR

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