Sur une carte de l'agglomération de Mossoul, grande ville du nord de l'Irak, le territoire tenu par l'État islamique ne correspond plus qu'à un petit point noir au milieu des couleurs qui représentent l'armée irakienne et ses alliés: les milices chiites et kurdes. Depuis le début de la bataille de Mossoul, le 17 octobre 2016, les djihadistes ont peu à peu reculé face aux forces de la coalition en perdant tout d'abord la rive droite de la ville, par-delà les eaux du Tigre, le grand fleuve d'Irak, puis en se repliant petit à petit sur les étroites ruelles de la vieille ville. C'est aujourd'hui en ces murs antiques que se battent les derniers combattants de l'Etat islamique qui font face à l'assaut final des forces irakiennes. Signe d'une défaite qui s'annonce, mercredi 21 juin, les djihadistes ont fait exploser la grande mosquée al-Nouri de Mossoul, où leur chef de file Abou Bakr al-Baghdadi avait proclamé l’instauration de son califat en 2014.
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Les combattants de l'État islamique sont désormais retranchés dans la vieille ville de Mossoul, photographiée ici le 24 mai 2017. L'accès y est difficile car le cœur historique de la cité est fait d'un labyrinthe d'étroites ruelles. En juillet 2014, le chef de l'organisation terroriste, Abu Bakr Al Baghdadi, proclamait l'existence d'un califat islamique lors de sa seule apparition publique dans la mosquée de la ville.
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Avant que les combattants djihadistes ne s'emparent de la ville après quatre jours de combats du 6 au 10 juin 2014, Mossoul, deuxième ville d'Irak, était une cité commerçante relativement prospère au cœur de la plaine de Ninive dans le nord du pays. La ville est parfois nommée Oumou Rabïain, qui en arabe signifie littéralement «mère de deux printemps». Elle bénéficie, en effet, en automne d'une deuxième saison printanière. Ici, un parc d'attractions en banlieue de Mossoul en octobre 2013.
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Le 10 juin 2014, l'armée irakienne fuit la ville devant l'avancée l'État islamique allié à des milices sunnites, laissant la population livrée à son propre sort. Plus de 500.000 habitants quittent Mossoul dans la précipitation. Dans les jours qui suivent, l'EI massacre de nombreux chiites dans Mossoul. Sur la photo, une uniforme abandonnée par un soldat de l'armée irakienne à un check-point.
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Le 17 octobre 2016, les troupes irakiennes lancent l'assaut contre les positions de l'État islamique dans la banlieue est de Mossoul. Les habitants fuient une nouvelle fois la guerre. Pour le gouvernement irakien, la reconquête de Mossoul est stratégique, à la fois d'un point de vue économique comme symbolique.
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Quand le Premier ministre irakien, Haïdar Al-Abadi, annonçait en direct à la télévision nationale, dans la nuit du 16 au 17 octobre, le début de l'offensive sur Mossoul, il espérait une victoire d'ici la fin de l'année. Mais la deuxième ville d'Irak est une forteresse. Après une avancée relativement rapide à l'est, dans les villages voisins de Mossoul, les troupes irakiennes ont été freinées dans la banlieue par la défense acharnée des combattants de l'EI. Par vague, des kamikazes se sont précipités à bord de voitures bourrées d'explosifs sur les positions des forces irakiennes. La ville s'est également révélée être un labyrinthe où chaque pâté de maisons peut abriter des snipers. Les positions durement gagnées y sont difficiles à sécuriser.
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Une large partie de la banlieue de Mossoul a également fait l'objet d'âpres combats destructeurs. Un soldat d'une milice chrétienne, l'Unité de protection de la plaine de Ninive, monte ici la garde dans la ville de Qaraqosh à 30 kilomètres à l'est de Mossoul, le 3 mars 2017.
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Une patrouille de l'armée irakienne dans la partie ouest de la ville, le 8 mars 2017. Ce secteur de Mossoul a été progressivement repris par les troupes de la coalition depuis le début de l'année. Les lourds combats contre les djihadistes ont laissé place à des ruines.
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Un quartier détruit de la partie ouest de la ville, le 8 mars 2017. L'aviation américaine a bombardé les positions de l'État islamique dans Mossoul pour faciliter l'avancée de l'armée irakienne.
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Des dizaines de milliers d'habitants sont pris au piège par les combattants de l'État islamique dans la vieille ville. L'organisation terroriste se sert de la population comme bouclier humain face aux bombardements. Une famille fuit ici les combats, le 6 avril 2017.
Journaliste à Slate Afrique qui écrit aussi des trucs sur Slate.fr