Après Kobané
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Après Kobané

La ville de Suruç en Turquie accueille la majorité des réfugiés de Kobané, en Syrie, et donne un aperçu de la guerre qui se joue à quelques dizaines de kilomètres de là. La situation de cette ville, qui a vu sa population tripler depuis le début de la guerre, est le résultat du conflit et des fuites qu’elle entraine. 

En périphérie de la ville de Suruç, Camp de Suphi Nejat, 2015 | 120 familles y vivent, réparties dans une centaine de tentes. Le camp a été construit en septembre 2014, c’est l’un des premiers camps de la ville. Les réfugiés sont issus pour la plupart de Kobané. L’organisation des camps et des différentes aides sont prises en charge par le centre de coordination et de crise de Kobané basé à Suruç, en partenariat avec différents mouvements politiques (partie démocratique populaire (PDP), congrès démocratique du peuple (PDC), parti démocratique régional (DRP), et de l’aide de ROJAVA.

Salle de classe à Suruç, Camp de Arin Mirxan, 2015 | Ici, les cours sont dispensés en kurde, contrairement aux camps gouvernementaux qui n’enseignent que le turque et l’arabe, et qui restreignent davantage les libertés des réfugiés. De nombreux témoignages nous apprendront que beaucoup de familles ont quitté les camps gouvernementaux de façon illégale, en coupant les barbelés qui entourent le camp et cela en pleine nuit. 

Suruç, Camp de Sehit Gelhat, 2015 | Une médecin ausculte un nourrisson. Ce dernier est le plus grand camp de Suruç. 8000 réfugiés y vivent dans des conditions difficiles car ce camp étant le dernier construit, toutes les installations ne sont pas encore opérationnelles. Etant excentré de Suruç, l’état turc a contesté le droit d’administration de la mairie, essayant à plusieurs reprises de couper l’alimentation en électricité.

Distribution de chaussures à Suruç, Camp de Sehit Gelhat, 2015 | Les attaques de Daech ont surpris la population, qui n’a, dans sa fuite, pris que le strict minimum. Ce sont les dons des organisations kurdes qui leur fournissent les vêtements, la tente et chaque jour un camion passe dans les camps distribuer de la nourriture.

Cour de musique à Suruç, Camp de Arxin Mirxan, 2015 | Chaque camp de Suruc dispose de tentes pour les activités des enfants. Des tentes sont également proposées pour les femmes où elles peuvent se livrer à la confection de bijoux, de tapis et à la couture. Ce sont aussi des espaces disponibles pour discuter de ses problèmes, de se libérer pour un temps.

Aire de jeux Suruç, Camp de Sehit Gelhat, 2015 | Beaucoup d’associations viennent dans les camps pour proposer des activités. Leur but est de divertir les enfants, de ne pas sombrer dans la léthargie: grâce à ces activités la créativité peut être développée.

Suruç, 2015 | Manifestation pour l’anniversaire de l’emprisonnement du Leader du PKK Abdullah Oçalan. La ville est sous surveillance. De nombreux policiers et soldats sont placés le long de la route principale; à l’approche de la manifestation, des renforts viennent augmenter les rangs de policiers.

Suruç, 2015 | Attentat à la voiture piégée, près d’un poste de police. Non revendiqué, deux policiers sont cependant blessés par l’explosion. Suruç a beau accueillir les réfugiés, prodiguer soins et éducation, la guerre et ses tensions ne sont jamais vraiment loin.

Diyarbakir, Camp de réfugiés, 2015 | Des cours de théâtre mettent en scène les attaques, vues ou racontées, de l’Etat Islamique. Ici la jeune fille est kidnappée et le garçon tué. Le professeur explique que jouer ces scénettes peut servir de thérapie, les élèves apprennent à surmonter leurs traumatismes. Ils sont plus qu’enjoués et enthousiastes à l’idée de faire du théâtre, de se retrouver ensemble et de partager. Ils jouent aussi des scènes de la vie quotidienne, de l’école , non sans insister sur les punitions parfois violentes des professeurs.

Diyarbakir, Camp de Réfugiés, 2015. Papier d’enregistrement autorisant le séjour en Turquie. Ce papier stipule que le cas de cette famille ne sera traité qu’à partir du 24 juin 2022. Cette famille vient d’Irak. Ils sont de la communauté des Yézidis et leur seul souhait est de quitter le Moyen-Orient pour rejoindre l’Europe. Bien que conscients des difficultés que cela représente, l’état d’insécurité générale et les nombreuses guerres essuyées ne leur laissent plus d’espoirs quant au futur ici.

Suruç, Camp de Rojava, 2015 | Cartes d’identité provisoires délivrées par le gouvernement turque. Les gens n’envisageaient pas un exil aussi long. Kobané étant maintenant détruite, pour les réfugiés c’est l’attente et le doute.

Kobané, 2015 | Après les longs mois d’affrontements entre l’Etat Islamique et les YPG, la ville de Kobané bien que libérée, est détruite à 80%. Sur les 525000 civils de Kobané, seulement 25.000 résident actuellement au sein de Kobané. Parmi les civils restants, près de 200.000 ont migré vers la Turquie. Pour envisager leur retour de nombreuses difficultés vont devoir être surmontées, à commencer par la reconstruction de la ville.

Kobané, 2015 | Un homme de retour sur Kobané, découvre son magasin en ruine. Après le choc, on cherche dans les décombres un objet, un souvenir. Ce sont quelques habits que l’on extirpe, parfois des photos, tout devient alors essentiel.

Kobané, 2015 | Un passant constate la destruction quasi totale de la ville. Bien que remportée, la victoire a un goût amer, la ville est détruite à 80%. Tout semble en suspend, la situation est instable, les frontières ne laissent pour l’instant passer aucune aide. Toute la ville est à reconstruire et les villages dans les alentours de Kobané sont encore le lieu d’affrontements entre les combattants kurdes et Daech.

Kobané, 2015 | Combattante d’un bataillon des YPJ. Les hommes et les femmes sont égaux au combat. Kobané est aussi un symbole d’espoir, tout d’abord la victoire et la libération de la ville grâce aux bataillons du YPG, après 133 jours de combats. La fierté d’avoir résisté et, pour le peuple kurde, le sentiment d’être enfin solidaire, est un tournant historique dans le combat de leurs droits.

Kobané, 2015 | De nombreuses bombes non désamorcées jonchent les rues de la ville. Elles sont un danger permanent pour les civils car elles peuvent exploser à tout instant. Cette insécurité compromet le retour des réfugiés dans leurs foyers.

Kobané, 2015 | Bombes artisanales ayant explosé dans un quartier de Kobané. 

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