Quand un neuroscientifique se transforme en photographe
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Quand un neuroscientifique se transforme en photographe

David Rosenberg — Traduit par Grégor Brandy -

Quand il était plus jeune, Eran Gilat a commencé ses études universitaires en suivant les pas de son père, biologiste. Eran Gilat a vite réalisé que, même s’il aimait beaucoup la biologie, il préférait la neurologie et l’étude de l’électrophysiologie, les propriétés électriques des cellules biologiques et des tissus que l’on trouve surtout dans le cœur et le cerveau.

 

Gilat est également un photographe autodidacte et a été attiré au début par la photographie de rue, même si ces derniers temps il passe la plupart de son temps dans son studio, où il crée des natures mortes fascinantes qui se concentrent sur une variété assez large de sujets, comme la mortalité, les organes d’animaux ou même l’érotisme. Kerher Verlag a accepté de publier le livre Life Science au cours de l’année.

 

En tant que neuroscientifique, Gilat a réalisé de nombreuses recherches sur l’épilepsie et a souvent conseillé des étudiants en médecine. Dès le début, les images qui font désormais partie de Life Science ont été influencées par ses relations avec ses étudiants; ses photos sont une façon d’amoindrir le facteur «beurk» qui se présente lorsque l’on manipule des organes humains. Même s’il n’utilise pas souvent de tels organes, Eran Gilat trouve leurs équivalents dans des officines d’histoire naturelle et sur des marchés. Il amène ensuite ces organes dans son studio, qu’il décrit comme «un musée, un cabinet de curiosités», rempli d’antiquités. Il crée ensuite les arrangements avec des animaux marins, ou de la taxidermie, pour produire des images qui paraissent «intrigantes ou troublantes», une façon de rendre jolies des choses que beaucoup trouvent dégoûtantes.

Tiré de la série «Life Science». Eran Gilat

Tiré de la série «Life Science». Eran Gilat

Tiré de la série «Life Science». Eran Gilat

Tiré de la série «Life Science». Eran Gilat.

 

Même si son art le passionnait, Eran Gilat précise qu'il n'a pas toujours envisagé d'essayer de faire émerger ce qui se trouvait dans son studio dans le monde de l'art. Il y a quelques années, cependant, alors qu'il se trouvait à New York pour une série de conférences scientifiques, il s'est rendu dans une lecture de portfolios où il a rencontré Sam Barzilay, le cofondateur de Photoville. La plupart des critiques ont complimenté le travail de Gilat, et tout cela a fini par générer pas mal d'articles de presse. Puis par mener à une rencontre avec Kehrer Verlag et une proposition de livres. Eran Gilat essaie de compléter le coût de la publication du livre avec une campagne de financement participatif.

Tiré de la série «Life Science». Eran Gilat

Tiré de la série «Life Science». Eran Gilat

 

Alors qu'il avançait dans son œuvre, Eran Gilat explique que son message a changé et qu'il plonge dans le matérialisme, la mortalité et les problèmes moraux. Il sent que les humains pourraient apprendre beaucoup de choses du monde animal:

«Je pense que le royaume animal est bien meilleur que l'humanité, et je n'ai pas besoin de spécifier. Le monder entier est fou, aujourd'hui… Je sais que le royaume animal est programmé pour la survie, et donc on peut penser que certaines choses sont violentes, mais il s'agit de survie. Nous sommes bien plus développés, et avons un cerveau génial –nous avons développé l'iPhone, ce qui est génial, mais nous avons aussi imaginé diverses techniques de torture… Les animaux n'iront jamais jusque-là.»

Tiré de la série «Life Science». Eran Gilat

Tiré de la série «Life Science». Eran Gilat

David Rosenberg
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