Dans le cadre de l'affaire Snowden, les révélations se sont récemment multipliées sur la façon dont la NSA aurait écouté des hauts dirigeants mondiaux. D'après le Guardian, les portables de 35 d'entre eux auraient été placés sur écoute.
Plus spécifiquement, selon le Spiegel, le téléphone portable ultra-sécurisé de la chancelière allemande Angela Merkel aurait ainsi été espionné par les services secrets américains. La pilule est amère pour le grand allié des Etats-Unis, qui avait tout fait pour minimiser la portée des révélations sur le programme d’écoutes mené par la NSA.
Quand on sait l’usage que la leader allemande fait de son BlackBerry –«avec son portable, elle dirige le pays», a un jour écrit le quotidien populaire Bild—, on prend la mesure de l’ampleur du scandale Prism.L’occasion pour Slate de revenir sur le lien des grands dirigeants avec leur téléphone portable. Caroline Piquet
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Angela Merkel au Bundestag, à Berlin, le 12 septembre 2012. La chancelière allemande, accro aux SMS, communique essentiellement via son BlackBerry avec son équipe et ses ministres (elle n'a pas d'ordinateur portable). «Avec son portable, elle dirige le pays», a un jour écrit le quotidien populaire Bild.
Ultra-sécurisé, ce smartphone marche avec une carte de sécurité cryptée à 2.618 euros. En le surveillant, la NSA a probablement récolté une mine d'informations sur ses décisions politiques.
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François Hollande, le 6 mai 2012 à Tulle. Le président socialiste a conservé son numéro de portable après son élection, qu'il utilise beaucoup pour communiquer avec ses ministres par SMS, selon Le Lab.
D'après les confidences du président de l'Assemblée nationale Claude Bartolone à Canal Plus, son smartphone est «une armure pour éviter l’enfermement, pour casser la muraille de l’Elysée», un «lien direct, sans protocole, sans passer par les conseillers».
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Vladimir Poutine au téléphone avec Dmitri Medvedev, dans l’oblast de Nijni Novgorod, le 30 juillet 2010. Ne vous y trompez pas, le président russe n’a pas de portable. «Ce n'est pas un fan de la vie numérique. Il préfère la vraie vie,» confiait Dmitri Peskov, son porte-parole, au Monde en mars 2012.
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La Première dame de Chine Peng Liyuan, le président Xi Jinping (au centre) et son homologue mexicain, Enrique Pena Nieto, pendant une visite au Yucatan le 6 juin 2013. Personne ne sait si Xi-Jinping a un portable, puisqu’il n’aurait pas encore été photographié avec un smartphone en public, selon The Next Web.
En revanche, ce cliché du président chinois aux côtés de son épouse utilisant un iPhone 5 avait fait scandale, selon le South China Morning Post. Il était reproché à la chanteuse à succès d’avoir préféré Apple, marque accusée d’avoir mis en place un service client low-cost réservé au marché chinois.
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L’actuel président du gouvernement espagnol Mariano Rajoy, le 25 février 2008 –il dirigeait le Parti populaire, qui était alors le principal parti d’opposition.
Depuis son élection à la tête du pays, fin 2011, il a eu à regretter d'utiliser un portable: à l'été 2013, le quotidien El Mundo a publié une série de SMS qu'il avait échangés, pendant deux ans, avec l'ancien trésorier de son parti Luis Barcenas, au coeur d'un scandale politique.
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David Cameron en pleine campagne, juste avant sa nomination à la tête du gouvernement britannique en mai 2010. Une fois investi, le Premier ministre conservateur a interdit aux membres de son gouvernement l’utilisation de téléphones portables lors des conseils des ministres… mais s’est lui-même fait prendre au piège.
Fan de son BlackBerry, il s’est fait brutalement interrompre par son joujou en pleine session de questions-réponses avec des étudiants à Dubaï, en novembre 2012. La scène, évidemment, avait été filmée par la BBC.
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Le président Barack Obama range son portable, près du Bureau ovale à Washington, le 29 janvier 2009. Après son élection en 2008, rapportait le New York Times en janvier 2009, Barack Obama s’est battu avec son équipe pour ne pas avoir à rompre avec «une addiction»: son BlackBerry.
Il a gagné la bataille, qui fut «vive», au prix de règles de sécurité très strictes. Seuls quelques hauts collaborateurs et un petit cercle d’amis ont obtenu ses coordonnées, après un briefing en règle avec les conseillers juridiques de la Maison-Blanche. Enfin, les messages du président ont été conçus de telle sorte qu’ils ne peuvent pas être transférés.