Benidorm, paradis des papys à la coule
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Benidorm, paradis des papys à la coule

Jacques Besnard -

Quand on pense à la retraite et à la fin de vie, on a souvent en tête des clichés anxiogènes mélangeant isolement, maladie et longues périodes d'inactivité. Pas toujours très réjouissant. C'était le cas de Romi Tweebeeke qui en guise de catharsis, a décidé de se pencher très tôt sur la question. Après avoir immortalisé le quotidien de deux jumelles de 90 ans, travaillé sur la fureur des bals du troisième âge, la Néerlandaise de 27 ans a pris plusieurs vols low-cost à destination du sud-est de l'Espagne pour arpenter Benidorm, cette station balnéaire ensoleillée et bétonnée où tout est aménagé pour le confort des plus âgés. Romi en a tiré un livre intitulé Over Wintertijd qu'on peut traduire par «Au-dessus de l'hiver». Un bouquin qui conforte les dires de ce bon vieil adage: «L'âge, c'est aussi dans la tête»

 

«Tout le monde autour de moi a peur de vieillir. On a tous cette image en tête d'une personne aux cheveux gris, seule, assise derrière une vitre. Je veux que les gens, en parcourant le livre, se demandent: "Comment j'ai envie de passer la fin de ma vie ?"»

«J'y suis allée à cinq reprises et à chaque fois pour des petits séjours. Selon moi, quand tu restes longtemps dans un endroit, le lieu devient normal. Tu ne vois plus ce qui fait sa spécificité, sa bizarrerie.​​​​​»

«Il y a une grande différence entre l'été et l'hiver à Benidorm. Quand tu viens pendant l'été, c'est un lieu de vacances classique pour les jeunes.»

«J'avais une image tronquée des gens qui venaient à Benidorm. Je pensais qu'ils restaient toute la journée allongés en train de profiter du soleil mais ils ne font pas que ça, ils sont très actifs et ça m'a supris. Je suis restée longtemps sur la plage. C'est là où la plupart des activités se déroulent. Il y a des exercices le matin, ils dansent, chantent, se baignent, jouent au Bingo, il y a toujours plein de choses à faire. Quand j'aurai 85 ans, j'aimerais être aussi active. Il y a un sentiment de liberté que j'aimerais connaître à cet âge, mais peut-être pas à Benidorm.»

«La plupart des retraités sont anglais, belges, français et néerlandais. C'est facile pour eux et ils ont des supermarchés spécialisés dans la nourriture de chaque pays. Tu peux vivre ici comme si tu étais chez toi mais avec le soleil. Les différentes nationalités sont également séparées. Ils ne se côtoient pas et la plupart d'entre eux ne parlent même pas espagnol. Ce n'est pas nécessaire.»

Jacques Besnard

Jacques Besnard

Journaliste à Bruxelles travaillant pour différentes rédactions françaises et belges.

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