Cinq années de guerre par huit artistes syriens
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Cinq années de guerre par huit artistes syriens

Fanny Arlandis -

En mars 2011, les premières manifestations pacifiques pour réclamer «liberté» et «dignité» s’organisaient dans les villes et les villages de Syrie. L’ampleur de la répression a ensuite poussé le pays vers la lutte armée. Aujourd’hui, peintres, sculpteurs, dessinateurs, graphistes, caricaturistes ou scénaristes produisent des œuvres autour de cette guerre. Slate a demandé à huit d’entre eux de choisir un de leurs travaux réalisés après 2011 et de le commenter.

 

À lire aussi, une enquête sur le travail et la place des artistes depuis cinq ans: «L’artiste syrien est devenu un clown»

Siège de la réalité, sculpture en argile, 2014 | Farah Ali

 

«J'ai réalisé cette sculpture pour représenter de nombreux symboles qui font référence à la réalité que nous avons vécue en tant que Syriens, encerclés par la mort, la faim et la dépossession. Ce siège n'est pas limité à ce qui est raconté mais il est aussi l'impuissance, la peur et la douleur. Nous n'étions pas en mesure de faire quoi que ce soit… C'est ça le siège de la réalité.»

Sans titre, 59x83, encre sur papier, 2013 | Mohamad Omran

 

«J'ai voulu représenter quelque chose de surréaliste qui symbolisait pour moi la Syrie de 2013. J'étais à Copenhague avec le poète syrien Golan Hagi et nous voulions faire un travail commun entre les mots et le dessin. Je me suis inspiré d'un de ses poèmes pour ce dessin.»

2015 | Fares Garabet

 

«J'ai dessiné de façon très simple le penseur lorsqu'il est exposé à l'emprisonnement.»

Le piège 1180×180 cm, 2012 | Abdulkerim Majdal al-Beik

 

«J'ai réalisé cette oeuvre dans le cadre d'une exposition organisée en 2012. Pour cela, j'ai utilisé diverses matières dont des morceaux de poterie accrochés par des fils sur lesquels sont écrits les mots suivants: sérénité, stabilité, résistance.»

Confusion, le 30 juin 2015 | Abo Hesham Al-Dimashqi

 

«J'ai réalisé ce travail à partir de photos réelles montrant les destructions de villes syriennes. On y voit Bachar el-Assad assis à son bureau, perplexe vis-à-vis de ce qu'il doit faire après avoir détruit le pays. À droite se trouve le portrait de son père, Hafez el-Assad.» 

 Massacre chimique, 2013 | Aiham Van Syria

 

«Ce travail a été effectué le 22 août 2013 au lendemain de l'attaque chimique menée par le régime sur la Ghouta en banlieue de Damas. Il résume ce qui se passe et met en lumière un point important de ce qui est arrivé et qui arrive en Syrie chaque jour.»

Mémoire(s) de femmes, installation exposée à Confluence (Paris) jusqu'au 28 février 2016 | Bissane al-Charif/INEDIZ

 

«Cette partie de l'installation est une série photographique d'objets qui appartiennent à des femmes qui ont fui la Syrie. Ce sont de petits objets sans importance mais ce sont des souvenirs. Il y a par exemple une petite crème qui rappelle la sœur d'une de ces femmes, mais on ne va pas l’utiliser, enfin juste pour la sentir. Dans le casque, on peut écouter les enregistrements de ces femmes qui racontent leur histoire.»

Le jeu, septembre 2012 | Yara Am-Najem

 

«J'appelle ce dessin “le jeu”. La Syrie est ce jeu avec lequel tout le monde joue, mais c'est le pays qui paie le prix du sang.»

Fanny Arlandis

Fanny Arlandis

Journaliste, elle écrit principalement sur la photographie et le Moyen-Orient pour Le Monde, Télérama et Slate.

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