Après quelques minutes de conversation avec Alison Nastasi, j’ai entendu son chat, Lynx, miauler derrière elle. Nastasi, artiste et journaliste, a récemment adopté Lynx et sa sœur Luna, qui traînent ensemble pendant qu’elle travaille dans son studio de Philadelphie. «Leur personnalité est si excentrique et unique. Quand je travaille, c’est très agréable de les avoir autour. Je peux me tourner vers elles quand j’ai un moment pour penser et réfléchir à quelque chose.»
Nastasi n’est pas la seule artiste à apprécier la compagnie d’un félin, ce qu’elle démontre dans son livre Artists and Their Cats, publié chez Chronicle en mars. Avec des photos de collections personnelles, de librairies et d’archives historiques, elle évoque la relation spéciale entre une cinquantaine des plus grandes sommités de l’art et leurs amis à fourrure.
Photographe inconnu, photo utilisée avec la permission de la Minnesota Historical Society.
Wanda Gág
Les chats sont de très bonne compagnie pour les artistes, explique Alison Nastasi, parce qu’ils possèdent des traits de caractère semblables à ceux de leur maître. «Il y a l’idée selon laquelle les artistes sont distants et indépendants, et peut-être rebelles aussi, donc je pense qu’ils y a des traits partagés entre les artistes et leurs chats de cette façon. Il y a beaucoup de stéréotypes là-dedans, mais je pense aussi qu’il y a beaucoup de vrai», dit-elle.
World Telegram & Sun Photo par Roger Higgins, avec l'autorisation de la Library of Congress.
Salvador Dalí
D’autres similarités vont au-delà de la coïncidence. Le peintre surréaliste Salvador Dalí, par exemple, avait un chat ocelot colombien nommé Babou, véritable extension de la propre personnalité égocentrique de l’artiste. Les deux étaient inséparables; Dali a même emmené Babou avec lui en croisière, à des dîners chics, et à une balade sur la tour Eiffel.
Avec l'autorisation de la John Cage Trust.
John Cage
Avec l'autorisation des archives Florence Henri/Martini et Ronchetti, Genoa.
Florence Henri
Eleanor Garvey.
Edward Gorey
En plus d’être de parfaits partenaires, remarque Alison Nastasi, les chats peuvent aussi servir d’inspiration pour leurs propriétaires. L’illustrateur Edward Gorey, qui est connu, entre autres, pour ses dessins sombres et excentriques de «félins dodus et moustachus», les a représentés à partir de ses animaux également idiosyncratiques. Un de ses chats, explique Alison Nastasi, était estropié; un autre n’a pas ronronné avant d’avoir 10 ans.
Robert Capa, Copyright International Center of Photography/Magnum Photos.
Henri Matisse
Henri Matisse a eu des chats tout au long de sa carrière, et ils apparaissent dans sa peinture La Jeune Fille au chat noir.
Didier Doussin, utilisée avec sa permission.
Agnès Varda
Quand c’était possible, Alison Nastasi a parlé personnellement avec les artistes pour en apprendre plus sur leur muse à quatre pattes, notamment avec la réalisatrice Agnès Varda, qui montre son chat bien-aimé, Zgougou, dans son documentaire Les Glaneurs et la Glaneuse. Néanmoins, beaucoup d’artistes présents dans le livre ne sont plus en vie ou n’étaient pas disponibles, ce qui signifie qu'Alison Nastasi a dû regarder les photos pour trouver des indices.
Elle a découvert que les images ne donnaient pas que des aperçus d'où et comment ils travaillaient, mais révélaient aussi le caractère de ces artistes qui, pour beaucoup, ne semblaient pas avoir de point faible. «Ai Weiwei et Pablo Picasso ont toujours ce visage grincheux mais, quand vous regardez des photos d’eux et de leur chat, vous pouvez voir qu’il y a beaucoup de tendresse en eux. C’est juste une autre facette de leur personnalité, et une vision alternative de leur œuvre.»
avec la permission du Jersey Heritage Museum.
Claude Cahun
Avec la permission de la Clarke Historical Library, Central Michigan University.
Arthur Rackham
Bain News Service, utilisée avec la permission de la Library of Congress.
Philip Burne Jones
John Candelario. avec la permission des archives photos du Palace of the Governors (NMHM/DCA), 165660.
Georgia O’Keefe
Écrit sur la photographie pour le blog de Slate.com Behold. Suivez-le sur Twitter.