40 ans de hip-hop, 40 ans de photos
Culture

40 ans de hip-hop, 40 ans de photos

Fanny Arlandis -

Le hip-hop fête ses quarante ans. Quarante. Pour l'occasion, une exposition a été organisée à Toronto pour mettre en avant le développement de ce mouvement en Amérique du Nord, de son origine dans les années 1970 à aujourd'hui. Dr Dre, Nas, Afrika Bambaatta ou encore RZA s'affichent à travers des portaits posés ou des images issues de reportages documentaires. Cette exposition permet aussi de connaître les auteurs de ces clichés, tous célèbres photographes de hip-hop, tels que Mike Schreiber, Jamel Shabazz, Ernie Paniccioli, Estevan Oriol ou Che Kothari. Ce dernier, commissaire de cette exposition et exposant, photographie le hip-hop depuis quinze ans. Il revient pour Slate sur cette exposition et sur le rôle de la photographie dans le développement du hip-hop. 

 

Afrika Bambaataa | «Le hip-hop a franchi une étape importante –quatre décennies d'existence en tant que mouvement– c'était une excellente occasion de le célébrer. J'ai donc organisé une exposition intitulée “40 ans de hip hop”.» 

Biz Markie | «Cette exposition a exploré l'évolution du phénomène culturel qu’est le hip-hop grâce à des tirages documentaires grands formats d’une partie des photographes pionniers en la matière et de leurs contemporains.»

Mary J. Blige | «L'exposition mettait l'accent sur une perspective nord-américaine et fixe ses objectifs sur la figure la plus importante de cette culture multi-élémentaire, le MC.» 

Biggie | «Nous n’avons pas cherché à ce que cette exposition soit un récit chronologique ni qu’elle fasse autorité. Elle visait plutôt à célébrer une collection de portraits emblématiques comme des contributions à l’immortalisation de certaines légendes du hip-hop et du hip-hop lui-même.» 

Saukrates et Rich Kidd «Il a été difficile d’être à la fois conservateur et exposant –et je voulais atténuer tous préjugés. Dans mon travail, j’ai choisi des images qui me semblaient les plus puissantes pour alimenter une discussion sur les 40 ans de la culture hip-hop.»

Nas | «Mon objectif était d'essayer de montrer à quel point les artistes sélectionnés ont été dynamiques –à partir d'un portrait coloré du parrain du hip-hop, Afrika Bambaataa, à une photographie au poids plus politique, celle de Nas au visage blanc.»

Joey Bada$$ | «La relation de chaque photographe avec ses sujets est unique. Certains sont leurs amis, d’autres leurs mentors, d’autres encore n’ont aucun lien avec eux, photographier, c’était juste leur travail.»

Chuck D | «Le hip-hop est un mouvement qui ne cesse de croître en dépit de ce que les gens peuvent penser. Le mouvement trouve perpétuellement de nouvelles façons de s'exprimer à travers la douleur, la lutte et triomphe de notre temps.» 

Dr Dre | «Aujourd’hui le hip-hop a dépassé le cadre du Bronx (son lieu de naissance dans les années 1970), il touche les quatre coins du monde, tant au niveau local que sur un plan très commercial.»

Black Star | «La photographie a joué un rôle majeur car elle a montré au monde ce qu’est le hip-hop. Les images publiées dans National Geographic [et photographiées par Henry Chalfand, NDLR] de Crazy Legs et du Rocky Steady crew dansant à Central Park ont par exemple permis une reconnaissance mondiale.» 

RZA | «Le cinéma aussi. Le film de Charlie Ahearn Wild Style a été le premier à montrer ce mouvement.»

Questlove | «Des enfants du monde entier regardent des vidéos de breakdance et imitent les mouvements pour apprendre le style.»

Slick Rick | «Grâce à la photographie et au cinéma, le hip-hop a effectué des tournées à travers le monde et a influencé de nombreuses communautés.»

Snoop Dogg | «Lorsque je parcours le monde, je vois l'impact qu’a eu le hip-hop –le bon comme le mauvais– et comment les gens se sont appropriés cette culture grâce aux documents visuels.»

Voletta | Cette dernière photographie est très différente des autres, mais n'a cependant pas moins sa place dans une exposition sur le hip-hop nord-américain. Elle montre Voletta, la mère de Notorious B.I.G (photo 4), assassiné en 1997 à Los Angeles. «C’est vraiment un de mes portraits préférés parce que c’est tout simplement l’image d’une mère, racontait Mike Schreiber, l'auteur de la photographie dans une interview pour l'abcdrduson l'année dernière. Contrairement à la plupart des autres personnes que j’ai pu photographier, elle n’essayait pas de devenir célèbre ou de donner une image d’elle-même particulière. Ce n’est pas une artiste, c’est une mère dont le fils a été assassiné. On y voit sa force et son courage.»

Fanny Arlandis

Fanny Arlandis

Journaliste, elle écrit principalement sur la photographie et le Moyen-Orient pour Le Monde, Télérama et Slate.

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