Paris est toujours sous la menace d’une crue centennale de la Seine. C’est en tout cas ce qu’on peut lire ici et là sur internet à la suite des pluies exceptionnelles qui touchent le pays et qui font écho à celle de 1910, qui marque encore les esprits. Faut-il pour autant s’alarmer? C’est vrai qu’entre le réseau de métro et l’urbanisation galopante qu’a connue la capitale on peut légitimement penser que des inondations de grande ampleur seraient dramatiques. Mais Ludovic Faytre, responsable des études «risques majeurs-aménagement» à l’Institut d’aménagement et d’urbanisme d’Ile-de-France, interviewé par L’Obs, a tenu à rassurer les lecteurs: 2016 n’égalera pas le quasi-record de 1910. «Le niveau de la Seine s’élève actuellement à 3,40 mètres, bien loin des 8,62 relevés au pont de l’Alma lors de la dernière crue centennale de 1910. Et même des 7 mètres de la crue cinquantennale de 1955.»
Pour s’en convaincre complètement, il suffit de fouiller dans les archives des sites de l’Agence France-Presse ou de Gallica (BNF) pour se rendre compte que l’on est encore très loin de la terrible crue de 1910 qui avait provoqué d’immenses dégâts dans Paris.
C'est peut-être l'une des photos les plus mythiques des crues de 1910. Prise le 27 janvier, elle montre le pont de l'Alma et la statue du zouave avec de l'eau jusqu'au cou. Ce jour-là, l'eau était montée à 8,72 mètres.
Rue Saint-Charles, dans le XVe arrondissement de Paris, le 31 janvier 1910, les chevaux avancent péniblement. On aperçoit également deux personnes dans une barque.
Dans la célèbre avenue Montaigne, dans le VIIIe arrondissement, les Parisiens devaient tenir en équilibre sur des planches en bois pour traverser les rues.
Voici à quoi ressemblait un canot de sauvetage à l'époque, conduit ici par un marin.
Certains Parisiens ont trouvé d'autres moyens pour se déplacer, comme ces deux hommes avenue Félix-Faure qui utilisent des baquets en guise de barques.
Le 3 janvier 1910, sur le pont de l'Estacade, la ville essaye de contenir la crue avec des rondins de bois.
L'intérieur inondé de la gare d'Orsay, le 21 janvier 1910.
Dans le XIIe arrondissement, des tonneaux de négociants en vin flottent sur l'eau.
Près de la gare Saint-Lazare, une pompe tente de limiter les dégâts.