France / Politique

Municipales: à Paris, NKM se maintient mieux qu'annoncé, le PS devrait avoir le triomphe modeste

Le statu quo des vingt arrondissements est le scénario le plus probable dans une semaine, mais la majorité sortante est devancée au premier tour sur l'ensemble de la capitale, distancée par les écologistes dans le IIe, humiliée dans le XVe ou encore en position précaire dans le Ve.

Nathalie Kosciusko-Morizet à Paris, le 23 mars. REUTERS/Gonzalo Fuentes
Nathalie Kosciusko-Morizet à Paris, le 23 mars. REUTERS/Gonzalo Fuentes

Temps de lecture: 2 minutes

Dans un contexte très difficile pour le PS pour l'ensemble de la France, c'est une victoire qui attend normalement les socialistes à Paris. Mais une étrange victoire.

Selon les estimations de l'institut Ipsos, Nathalie Kosciusko-Morizet sort en effet en tête du premier tour avec une avance d'un peu plus d'un point sur Anne Hidalgo (35,2% contre 34% à 23h), là où les sondages donnaient généralement un résultat inverse.

Mais l'ancienne ministre dispose d'un peu moins de réserves de voix que sa rivale: les listes divers droite recueilleraient autour de 7% des voix alors que, à gauche, EELV serait autour de 9% et le Front de gauche de 5%. Le FN recueillerait 7% environ.

Les «swing arrondissements» penchent à gauche

Au final, sur l'ensemble de la capitale, le rapport de forces gauche-droite est sans aucun doute plus équilibré que le 53-47 qu'indiquaient les derniers sondages.

Mais à Paris, le scrutin se joue sur la combinaison des résultats des différents arrondissements (vous pouvez tester différentes hypothèses sur notre simulateur), et ceux-ci ne laissent que de très minces espoirs à la droite, notamment dans les deux gros «swing arrondissements» du XIIe et du XIVe arrondissements.

Dans le XIVe, où Nathalie Kosciusko-Morizet était tête de liste, elle affiche plus de sept points de retard sur la socialiste Carine Petit. Dans le XIIe, la candidate UMP Valérie Montandon affiche elle un déficit de cinq points sur Catherine Baratti-Elbaz, avec un score substantiel pour la tête de liste écologiste parisienne Christophe Najdovski, qui dépasse les 10%.

Dans le IXe, la candidate UMP Delphine Bürkli arrive en tête de peu, mais dispose de peu de réserves de voix en vue du second tour. La situation est la même pour Vincent Roger dans le IVe, un autre arrondissement dans lequel la droite manifestait des ambitions mais où elle risque de concéder une défaite honorable le 30 mars.

Dans le IIe, EELV bat le PS

Au final, on voit donc difficilement comment la droite pourrait reprendre un des arrondissements détenus par la gauche. Mais la gauche affiche peu d'espoirs de conquête non plus.

Si elle devrait se maintenir solidement dans ses bastions, elle concède notamment des lourdes défaites dans les Ier et XVIIe, remportés par la droite dès le premier tour. Des résultats qui traduisent la forte progression de l'opposition à Paris, sachant qu'elle n'avait conservé le Ier que de justesse en 2008 et que le XVIIe était également alors un arrondissement plutôt serré.

Dans le IIe, le PS est devancé au premier tour par la liste EELV du maire sortant Jacques Boutault. Et dans le XVe, face à Anne Hidalgo, le maire sortant Philippe Goujon frôle l'élection au premier tour avec vingt points d'avance.

Au final, beaucoup de regards, dans une semaine, se tourneront vers le Ve arrondissement, qui avait été le plus proche de basculer en 2008. Si la candidate PS Marie-Christine Lemardeley sort en tête à 34% devant la candidate UMP Florence Berthout (28%) et Dominique Tibéri, fils du maire sortant (20%), le total des voix de droite reste haut. Reste à voir comment se fera le rassemblement au second tour dans une ambiance tendue entre les deux camps.

cover
-
/
cover

Liste de lecture