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«On n'a pas non plus à tout savoir d'une intervention peut-être bénigne»: Hollande sur la santé de Sarkozy, en 2008

François Hollande, le 9 février 2011. REUTERS/Eric Feferberg/Pool.
François Hollande, le 9 février 2011. REUTERS/Eric Feferberg/Pool.

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France Info révèle, ce mercredi 4 décembre, que François Hollande a subi une opération de la prostate restée secrète en février 2011, un mois avant qu'il n'annonce sa candidature à l'investiture socialiste pour l'élection présidentielle, c'est-à-dire avant la primaire socialiste. Selon la radio, le futur président de la République a été hospitalisé pendant une semaine à l'hôpital Cochin, à Paris, le temps de pratiquer des examens ambulatoires et de subir l'intervention.

L'Elysée a confirmé dans un premier temps à France Info l'existence d'une opération «bénigne, sans conséquence et sans suivi médical», et sans contre-indication à l'exercice du pouvoir, avant d'expliquer à l'AFP que l'intervention concernait une hypertrophie bénigne de la prostate.

Depuis son élection, François Hollande a publié deux bulletins de santé, en juin 2012 et en mars 2013, qui ne révélaient rien d'anormal.

«Une visite médicale des plus strictes»

Dans leur livre De la Corrèze à l'Elysée, les coulisses d'une victoire (L'Archipel, 2012), les journalistes de l'AFP Christine Pouget et Corinne Delpuech expliquaient comment cette question de la santé du candidat avait été soulevée pendant la campagne:

«Désormais, Hollande est affiné, son visage est plus grave, plus dur, creusé. Il a perdu la bonhomie qui était son blason. Au point que de méchants bruits vont courir à Paris. Hollande serait malade, voire très malade. C'est ce qui lui aurait fait perdre tant de lard. […] Pour contrer les rumeurs, il fera observer en février 2012 que pour pouvoir financer sa campagne, il a dû emprunter... et pour emprunter, passer une visite médicale des plus strictes.»

Le candidat socialiste avait également expliqué pendant la campagne au Quotidien du médecin être «favorable à donner publiquement et régulièrement les informations liées à l'état de santé du chef de l'Etat» tout en ajoutant que «le respect de l'intimité du président [...] doit être garanti».

«Tu choisis le silence et je le respecterai»

Marqué, comme toute une génération de responsables socialistes, par le secret gardé par onze ans par François Mitterrand autour du cancer qui allait l'emporter, François Hollande a eu à plusieurs reprises l'occasion de s'exprimer sur la question de la transparence autour de la santé des responsables politiques.

En septembre 2005, quand Jacques Chirac avait été hospitalisé au Val-de-Grâce pour, officiellement, une gêne oculaire due à un «petit accident vasculaire», celui qui était alors premier secrétaire du PS avait appelé à «la discrétion et [au] respect de la douleur devant l'épreuve» tout en réclamant la «transparence» quant à l'état de santé du chef de l'Etat et en demandant aux autorités de «donner les informations» nécessaires.

En janvier 2008, quand deux journalistes, Laurent Léger et Denis Demonpion, avaient révélé dans un livre que Nicolas Sarkozy avait été emmené au Val-de-Grâce en octobre 2007 pour y soigner un abcès phlegmon, François Hollande avait eu la réaction suivante sur France Inter:

«On n'a pas non plus à tout savoir, à tout connaître d'une intervention peut-être tout à fait bénigne du président de la République. […] Il y a un moment aussi où on a envie de ne pas savoir. Franchement, avec Nicolas Sarkozy, moi, j'ai plutôt envie de ne plus savoir.»

Plus récemment, Le Monde écrivait que, quand sa ministre déléguée à la Famille Dominique Bertinotti lui a révélé en début d'année souffrir d'un cancer du sein, le chef de l'Etat a ainsi répondu à son souhait de confidentialité:

«Tu fais le choix que tu souhaites devoir faire pour toi. Tu choisis le silence et je le respecterai.»

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