France

Illettrisme: les jeunes moins concernés que les plus âgés

Une classe à Denain, le 3 septembre 2013. REUTERS/Pascal Rossignol.
Une classe à Denain, le 3 septembre 2013. REUTERS/Pascal Rossignol.

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Insee

Des chercheurs de l’Insee se sont penchés sur le niveau des Français à l’écrit dans cinq régions du pays (Haute-Normandie, Ile-de-France, Nord-Pas-de-Calais, Paca et Picardie). L’étude publiée ce 28 novembre montre entre autres qu’à l’écrit, «les plus jeunes ont souvent moins de difficultés que les plus âgés».

Par exemple et selon les données de l’Insee, 7% des Franciliens de moins de 30 ans sont en difficulté préoccupante à l’écrit, contre 22% pour les 50 ans et plus. En Haute-Normandie, le ratio est de 6% des moins de 30 ans contre 17% pour les 50 ans et plus.

Pour expliquer ces différences, l’agence des statistiques met en avant le fait qu’il est plus rare désormais pour des moins de 30 ans que pour les plus de 50 ans, de ne pas poursuivre sa scolarité après le primaire.

Le décrochage scolaire se fait donc moins fréquent pour les moins de 30 ans, et pourtant le taux de scolarisation en France est en baisse depuis les 15 dernières années, note l’OCDE. Elle indique dans un rapport sur l’école que le taux est passé de 89% en 1995 à 84% en 2010. Il en va de même pour les 3-12 ans, même si la baisse est moins marquée. 100% de la classe d’âge était scolarisée sur l’année 2009-2010 selon une autre étude de l’Insee, contre 99,5% pour l’année scolaire 2010-2011.

Du fait du décrochage après le primaire, les plus de 50 ans ont plus rarement poursuivi des études supérieures que les moins de 30 ans d’aujourd’hui, une conséquence des incitations actuelles à la poursuite d’étude, note l’OCDE.

Pour autant, l’impact de la variable de l’âge ne doit pas être surestimé selon l’Insee:

«Pour des personnes de même sexe ayant un niveau d’études comparable et ayant été scolarisées en France, l’âge ne joue plus sur les difficultés à l’écrit. […] L’impact de l’âge est beaucoup plus faible que celui du niveau d’études ou de la langue de scolarisation.»

Par exemple, en France, seulement 2% des personnes ayant suivi des études supérieures ont des difficultés à l’écrit contre 42% de celles qui se sont arrêtées après le primaire. De même, le fait d’avoir été scolarisé à l’étranger, d’avoir suivi des cours dans une autre langue que le français augmente très nettement la probabilité de se retrouver en difficulté à l’écrit. En France métropolitaine, 37% des personnes nées à l’étranger et résidant actuellement sur le territoire français sont en difficulté à l’écrit. Le risque d’être en difficulté s’accroît ou diminue en fonction des régions observées: il augmente en Ile-de-France quand il diminue au Nord-Pas-de-Calais par exemple.

Importante donc la variable de l’âge dans les difficultés à l’écrit, mais pas prépondérante. Une enquête similaire de l’Insee avait déjà mis en avant cette conclusion en 2011, notant que «pour les compétences à l’écrit, les différences selon l’âge sont moins marquées en 2011 qu’en 2004».

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