France

Trouvons quelle voie parisienne rebaptiser Margaret-Thatcher

Rue d'Argentine, place de l'Europe, place de Bitche... Quel lieu parisien débaptiser pour donner une rue à Margaret Thatcher, comme le propose un conseiller UMP de la capitale?

Place Henri-Krasucki, Paris 20e (via Wikimedia Commons / Mu).
Place Henri-Krasucki, Paris 20e (via Wikimedia Commons / Mu).

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Jérôme Dubus, conseiller de Paris et secrétaire national de l'UMP, a annoncé qu'il allait proposer au prochain conseil de Paris qu'une rue ou une place parisienne soit rebaptisée Margaret-Thatcher, en hommage à la Première ministre britannique décédée cette semaine à l'âge de 87 ans.

Une idée évidemment polémique: l'héritage politique et économique de la Dame de fer n'est pas unanimement salué, loin de là. Pour la gauche, majoritaire au conseil, elle reste l'incarnation du mal, l'agent du néolibéralisme triomphant et de l'ère conservatrice ouverte avec son mandat et, quelques mois plus tard, l'élection de Ronald Reagan à la Maison Blanche.

Déjà, le président du groupe communiste du Conseil de Paris, Ian Brossat, a répliqué en annonçant que son groupe proposerait à la place une rue Bobby-Sands, en hommage au député indépendantistes nord-irlandais et membre de l'IRA mort en prison d'une grève de la faim en 1981, après que Thatcher avait refusé d'accéder à sa revendication d'être considéré comme un prisonnier politique.

Mais prenons la proposition au sérieux et demandons-nous quel lieu parisien débaptiser –car, oui, pour donner le nom de quelqu'un à une rue, il faut, à moins d'en construire une nouvelle, nécessairement rayer un nom existant de la carte de la capitale.

1. La rue des Irlandais (Ve arrondissement)

On vient de le dire, les indépendantistes nord-irlandais ont figuré parmi les principaux ennemis de Thatcher pendant ses onze ans de mandat.

2. La rue d'Argentine (XVIe arrondissement)

En souvenir de la guerre des Malouines, qui opposa l'Angleterre à l'Argentine dans l'Atlantique Sud en 1982, et se solda par une victoire britannique en deux mois et demi, renforçant la réputation de Thatcher, femme politique déterminée sur le plan interne comme international, ne faisant jamais aucune concession à l'adversaire comme à l'ennemi...

3. La place de l'Europe, (VIIIe arrondissement)

Pour le légendaire euroscepticisme de Thatcher, cause de conflits répétés et épiques avec ses partenaires européens, et notamment la France, autour du financement de la PAC.

4. L'avenue Bosquet, (VIIe arrondissement)

Au 55 de la rue, on trouve les locaux du Medef.

5. La place de Bitche, (XIXe arrondissement)

Juste par mauvais esprit.

6. L'avenue Jean-Jaurès, (XIXe arrondissement)

Pour emmerder les élus socialistes.

7. La rue Levert, (XXe arrondissement)

Depuis cette petite rue située au coeur du mélenchonisme parisien, on débouche sur la place Henri-Krasucki, secrétaire général de la CGT de 1982 à 1992, qui ferait ainsi face à la redoutable combattante du syndicalisme ouvrier et minier qu'a été Margaret Thatcher. Un bien beau voisinage pour l'éternité.

J.-L.C.

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