Il y avait déjà eu un Le Pen à l’Assemblée, et ça avait été plutôt rock’n’roll… Une première fois élu à Paris en 1956 sous l’étiquette Union de la Fraternité Française de Pierre Poujade, Jean-Marie était revenu y faire un tour en 1986 comme conducator du Front national.
Dans les deux cas, sans la proportionnelle, il serait sans doute resté coincé à la grille.
Vingt-six ans plus tard, sa rejetonne Marine échoue toutefois, à Hénin-Beaumont et dans le cadre d'un scrutin uninominal à deux tours (sans doute une crapulerie gaulliste), à lui offrir le cadeau idéal d'une fête des pères réussie et fait l'impasse sur le trombinoscope du palais Bourbon (sa nièce Marion fait un bel effort à Carpentras mais bon, ce n'est sans doute pas la même chose).
Elle était pourtant bien partie. Après avoir écrabouillé Jean-Luc Mélenchon en première semaine (42,36% des voix contre 21% au patron du Front de gauche), l’héritière était à peu près certaine de transformer l’essai face à un candidat socialiste un poil dépassé par les événements (Philippe Kemel, 23,5%).
Las, cette ville du pays minier, longtemps acquise à la gauche mais frappée par le chômage et capitale de la corruption PS (pour le seul Nord-Pas-de-Calais s'entend, PACA ne se défendant pas si mal non plus), lui a préféré la gauche de gouvernement. Philippe Kemel doit toutefois encore attendre la confirmation d'une victoire de 118 voix d’avance (à 50,11%), pour laquelle Marine Le Pen tente d'obtenir un recompte et conteste a posteriori le redécoupage.