Claude Guéant est battu. L’ancien ministre de l’Intérieur, qui n’avait pas réussi à creuser un gros écart au premier tour à Boulogne-Billancourt, avec seulement 3,5 points d’avance sur le dissident UMP Thierry Solère, a finalement perdu contre lui au second tour en triangulaire. Thierry Solère a obtenu 39,35% des voix, Claude Guéant, 38,41%. La candidate socialiste Martine Even, qui s'était maintenue au second tour, a obtenu 22,24%.
Pour Claude Guéant, nouvellement entré dans la course à l’Assemblée, à l'âge de 67 ans, le chemin aurait pourtant dû être facile. L’UMP lui avait offert un joli terrain de chasse: dans cette 9e circonscription des Hauts-de-Seine, Nicolas Sarkozy avait rassemblé 65 % des voix au second tour de l'élection présidentielle. Le 19 mai, à quelques semaines du premier tour des législatives, un sondage Ifop-«JDD» donnait l'ancien ministre à 41% des intentions de vote, contre 15% à son principal concurrent.
Mais le parachutage a déplu, et il n’a pas été simple. Il y a aussi sans doute eu un effet «anti-Guéant». Au lendemain du premier tour des législatives, Thierry Solère, vice-président du conseil général des Hauts-de-Seine, qui avait obtenu 26,89 %, estimait que:
«Soixante dix pour cent des Boulonnais ont voté dimanche contre Claude Guéant. Cela démontre qu’ils ne veulent pas qu’il les représente à l’Assemblée nationale.»
Thierry Solère devient donc le député de la circonscription. Son appel, à l’issue du premier tour, à «tous les habitants de Boulogne-Billancourt», dont il est conseiller municipal, «et tous les républicains à se mobiliser derrière [sa] candidature», a manifestement été entendu.
C.P.