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Nadine Morano s’est fait piéger par l’humoriste Gérald Dahan, qui s’est fait passer pour Louis Aliot, le numéro 2 du Front national et compagnon de Marine Le Pen. Au cours de ce canular téléphonique diffusé vendredi 15 juin sur Sud Radio, l’ancienne ministre déclare notamment qu’elle ne peut pas encore évoquer de possibles alliances «pour après», mais que «Marine Le Pen a beaucoup de talent».
Quand l’humoriste, qui est aussi un soutien affiché de François Hollande, lui demande s'il est possible qu'ils trouvent tous les deux un arrangement pour un candidat FN en mauvaise position, Nadine Morano répond:
«Ecoutez, Mr Aliot, vous êtes très sympathique. Il faudrait qu'on parle de ça à un autre moment, parce que là, je suis en train de faire campagne.»
L’ancienne ministre déclare également au cours de ce qu’elle pensait être une conversation privée:
«Ils vont nous mettre la France dans une merde comme jamais, vous ne pouvez pas vous imaginer. La gauche et la droite c'est quand même pas pareil, ils vont nous mettre le droit de vote des étrangers! Je n'ai pas envie que ça devienne le Liban chez moi!»
Interrogée sur France Info après la diffusion du canular, Nadine Morano a affirmé son intention de porter plainte:
«Après le feu que vient de mettre Madame Trierweiler dans cette République irréprochable, le Parti socialiste est prêt à tous les coups bas pour arrêter l’incendie. Monsieur Dahan n’est pas un humoriste comme les autres, c’est d’abord un militant socialiste engagé dans la campagne de François Hollande ouvertement et très clairement.
Il a usurpé une identité, manipulé une conversation, l’a coupée, tronquée. Et donc je n’en resterai pas là et je déposerai plainte contre lui parce qu’à deux jours des élections législatives, c’est une manipulation politique destinée à influer sur un scrutin.»
Le canular intervient deux jours après que Nadine Morano a accordé un entretien exclusif au journal d’extrême droite Minute où elle se déclare favorable au «rassemblement le plus large possible» pour battre son adversaire de gauche. «Les électeurs du Front national n'ont pas à être rejetés de la République», et elle ajoute:
«J'entends ce que me disent les électeurs du FN, notamment en milieu rural où ils sont attachés au respect de nos traditions, à notre culture, à notre identité nationale.»
L'ancienne ministre a multiplié les appels du pied aux électeurs du Front national ces derniers jours, et pour cause: distancée de cinq points (34% contre 39%) par le PS Dominique Potier au premier tour des législatives, l’ancienne ministre de la Famille puis de l’Apprentissage aura besoin de très bons reports de voix de la part des 16,5% du candidat FN Lionel Vinquant (qui a remplacé au dernier moment Olivier Frugneau, décédé le 3 juin) pour l’emporter.