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Sécurité: après Gaudin, Péchenard et Squarcini sont remplacés

Bernard Squarcini, en juillet 2010. REUTERS/Philippe Wojazer
Bernard Squarcini, en juillet 2010. REUTERS/Philippe Wojazer

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Lors du Conseil des ministres du mercredi 30 mai, la nomination du nouveau préfet de police de Paris, Bernard Boucault, actuel directeur de l'ENA, a été officialisée. Il remplace Michel Gaudin, qui a occupé ce poste clé du dispositif policier tout au long du quinquennat de Nicolas Sarkozy, et qui vient d'être limogé par le ministre de l'Intérieur Manuel Valls le 29 mai.

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Une nomination sensible puisque, comme le déclare dans Le Figaro un connaisseur des affaires policières, la préfecture de police de Paris est «la maison qui sait tout ou presque des coulisses du pouvoir à Paris». Selon l'AFP, il était pourtant question de conserver Michel Gaudin à son poste, à un an de la retraite, «afin d'éviter l'image d'une chasse aux sorcières dans la police». Cette option n'a pas été retenue.

Mettre fin à l'«Etat UMP»

Autres cas examinés, ceux des très sarkozystes Frédéric Péchenard et Bernard Squarcini, qui étaient jusqu'à présent directeur général de la police nationale (DGPN) et directeur du «FBI» français refondu par Nicolas Sarkozy, la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI). Claude Baland, préfet du Languedoc-Roussillon, remplace Péchenard à la tête de la DGPN. Patrick Calvar, directeur du renseignement à la DGSE, est quant à lui nommé à la tête de la DCRI. Frédéric Péchenard devient délégué interministériel à la sécurité routière

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Péchenard et Squarcini: ces deux hauts responsables des services de sécurité illustrent pour la gauche les dérives de la République irréprochable que souhaitait mettre en place l'ancien président. Lors de la campagne présidentielle, François Hollande avait évoqué un «Etat UMP», «un système» mis en place par le président sortant dans la police et la magistrature. Les hauts fonctionnaires qui «sont liés à ce système auront forcément à laisser la place à d'autres», avait alors déclaré le candidat socialiste.

Avant même l'officialisation de ces remplacements, les critiques se sont multipliées dans l'opposition, à l'image de ce tweet de Chantal Jouanno.

Ou des critiques du député Eric Raoult, qui «s'interroge et dénonce le sectarisme du gouvernement Hollande qui s'apparente à une véritable chasse aux sorcières». Enfin, pour Bruno Beschizza, secrétaire national de l'UMP en charge des questions de sécurité:

«Aujourd'hui, la chasse aux sorcières contre Michel Gaudin démontre la réelle volonté sectaire d'une mise en place d'un Etat PS.»

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Deux hauts responsables touchés par l'affaire Woerth-Bettencourt

Le départ de Bernard Squarcini et de Frédéric Péchenard est tout sauf une surprise.

Squarcini, «l’homme des missions difficiles», fait partie des proches de Nicolas Sarkozy depuis 2002 et son arrivée place Beauvau. C’est notamment lui qui a opéré l’arrestation d’Yvan Colonna après des mois de cavale.

En septembre 2010, après la plainte du Monde pour violation du secret des sources dans l'affaire Woerth-Bettencourt, il avait indiqué que ses services étaient intervenus pour identifier la ou les sources d’informations publiées dans le journal. Il a été mis en examen en octobre 2011 pour «atteinte au secret des correspondances», «collecte illicite de données» et «recel du secret professionnel».

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Dans cette même affaire des «fadettes du Monde», Frédéric Péchenard avait affirmé que des «vérifications techniques» avaient été opérées après consultation d’une «personne qualifiée» de la Commission nationale de contrôle des interceptions de sécurité, qui avait immédiatement démenti.

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