France / Politique

En incluant les votes blancs et nuls, Hollande est élu avec 48,6%

2,1 millions de votes blancs et nuls: seules les élections de 1969 et 1995 ont connu une proportion plus élevée

Une urne. REUTERS.
Une urne. REUTERS.

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«Il y a un grand vainqueur ce soir»… et non, ce n’est pas l’abstention, comme le disent souvent les commentateurs au vu des résultats.

La participation a en effet été fidèle aux prévisions, dimanche, dépassant le seuil des 80% au second tour. Comme le veut la tendance observée depuis le début de la Ve République, à l’exception des élections de 1965 et 1969, l’abstention a toujours tendance à reculer d’un tour à l’autre. 2012 ne fait pas exception, puisque la participation a progressé d’un petit point, de 79,48% à 80,35%, selon les résultats communiqués par le ministère de l’Intérieur

Trois fois plus de votes blancs ou nuls au second tour

Ce sont les votes blancs et nuls qui attirent davantage l’attention, leur nombre ayant fait un bond impressionnant entre les deux tours: de 701.190 le 22 avril (1,92% du nombre des votants) à 2.147.173 le 6 mai (5,80%). En valeur absolue, la barre du million de votes blancs et nuls supplémentaires en quinze jours, qui avait été dépassée de justesse en 1969, 1995 et 2007, est explosée.

Avec une multiplication par trois en quinze jours, les votes blancs et nuls ont donc connu cette année l’une des plus fortes progressions jamais observées depuis le début de la Ve République. En pourcentage, le scrutin se place troisième derrière ceux de 1969 (6,42%) et 1995 (5,97%).

L’absence de consigne des candidats éliminés

Il est bien sûr difficile de donner une interprétation fine de ces chiffres, les votes nuls n’étant pas nécessairement le fruit d’une démarche volontaire.

On peut cependant supposer que le positionnement de Marine Le Pen, François Bayrou, Nicolas Dupont-Aignan et Nathalie Arthaud a joué un rôle important. Ces quatre candidats, qui représentaient près de 30% des voix au premier tour, avaient en effet décidé de ne pas donner de consignes de vote claires à leurs électeurs. Et le fait que le leader du Modem ait voté pour François Hollande à titre personnel n’y a rien changé. Comme en 1969, lorsque le Parti communiste jetait les deux candidats dans le même sac avec la maxime «blanc bonnet et bonnet blanc», plus d’un électeur sur vingt a choisi de ne pas choisir.

Si l’on rapporte les scores des deux finalistes au nombre de votants plutôt qu’à celui des suffrages exprimés (en prenant donc officiellement en compte les votes blancs ou nuls, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui), François Hollande descendrait de 51,62% des voix à 48,62%, Nicolas Sarkozy à 45,57% et les blancs ou nuls à 5,80%. Par comparaison, en 2007, le candidat UMP conservait la majorité avec 50,80% du nombre de votants (53% des suffrages exprimés).

O.C.

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