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Le site Internet Mediapart a publié samedi 28 avril une note des services secrets libyens signée par son chef de l’époque, Moussa Koussa, qui explique que le gouvernement libyen aurait décidé «d'appuyer la campagne électorale» de Nicolas Sarkozy pour la présidentielle de 2007 dès 2006 pour un «montant de 50 millions d'euros». La note ne «précise pas si un tel financement a effectivement eu lieu» souligne Le Monde.
Moussa Koussa y ajoute que l’accord est consécutif au «procès-verbal de la réunion tenue le 6/10/2006, à laquelle ont participé de notre côté le directeur des services de renseignements libyens (Abdallah Senoussi) et le président du Fonds Libyen des investissements africains (Bachir Saleh), et du côté français M. Brice Hortefeux et M. Ziad Takieddine».
Nathalie Kosciusko-Morizet, porte-parole de Nicolas Sarkozy, a dénoncé «une diversion grossière» de «l'équipe de François Hollande (...) gênée par le retour de Dominique Strauss-Kahn», rapporte Le Monde:
«Il s'agit d'imaginer un financement libyen de 50 millions d'euros, dans une campagne électorale dont les comptes sont plafonnés à 22 millions d'euros. Des comptes qui ont par ailleurs été validés par le Conseil constitutionnel et n'ont donné lieu à aucune contestation».
La parti socialiste a pour sa part publié deux communiqués après la publication du document, réclamant notamment «l'ouverture d'une information judiciaire et la désignation d'un juge indépendant».
Mediapart publie depuis plusieurs mois les résultats de ses enquêtes autour des relations entre l’homme d’affaires Ziad Takieddine et des hommes politiques très proches de Nicolas Sarkozy. Le site avait notamment dénoncé l’été dernier une commission de 4,5 millions d’euros versée à Takieddine avec l’appui du ministère de l’Intérieur en 2007 sur la vente de matériel de surveillance et de brouillage électronique à la Libye, des faits qui «engagent bien évidemment la responsabilité de l'ancien ministre de l'Intérieur et actuel président de la République, Nicolas Sarkozy», selon Mediapart. Or les commissions sur de tels contrats sont interdites depuis 2000.
Plus récemment, le site avait concentré ses recherches autour des soupçons de financement illégal de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007. En mars 2011, Saïf al-Islam Kadhafi, le fils du dictateur, avait déjà affirmé que le régime avait financé la campagne de Nicolas Sarkozy:
«Il faut que Sarkozy rende l'argent qu'il a accepté de la Libye pour financer sa campagne électorale. C'est nous qui avons financé sa campagne, et nous en avons la preuve. Nous sommes prêts à tout révéler. [....] Nous avons tous les détails, les comptes bancaires, les documents, et les opérations de transfert. Nous révélerons tout prochainement.»