France / Politique

Sondages: les marges d'erreur des reports de voix

François Bayrou dans son QG à Paris le 22 avril 2012. REUTERS/Julien Muguet.
François Bayrou dans son QG à Paris le 22 avril 2012. REUTERS/Julien Muguet.

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Après le score, c'est l'élément le plus attentivement scruté dans les sondages de second tour: les estimations des reports de voix des candidats battus. Mais la méthodologie peut laisser subsister une marge d’erreur importante en fonction du pourcentage dont bénéficiait au premier tour le candidat dont les voix se reportent.

Un document de l’Ifop (PDF, page 4) rappelle le niveau d’«intervalle de confiance» des études, qui dépend de la taille de l'échantillon mais aussi du pourcentage estimé. Plus l'échantillon ou le sous-échantillon est élevé, plus la marge d'erreur est faible. Plus le pourcentage s’approche de 50%, plus la marge d'erreur est élevée; plus le pourcentage est faible ou extrêmement élevé, plus la marge d’erreur est faible également.

Cela explique que, dimanche soir, les scores des petits candidats ont très peu évolué entre les premières estimations et les estimations finales. Jacques Cheminade par exemple, était à 0,3% des votes dans tous les instituts et toute la soirée: son score n’a pas évolué. A l’inverse, les scores de François Hollande, Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen ont davantage bougé.

Il faut tenir compte de ces marges d’erreur pour analyser les sondages d’intentions de vote au second tour.

Dans l’enquête réalisée par Harris Interactive pour le second tour, créditant François Hollande de 54% d’intentions de vote contre 46% pour Nicolas Sarkozy, l’échantillon est de 1.088 individus. 83% des électeurs de Jean-Luc Mélenchon déclarent au soir du premier tour avoir l'intention de voter pour François Hollande. Ce très fort taux laisse une marge d’erreur assez faible.

Mais pour les électeurs de François Bayrou, les estimations sont plus difficiles. Selon Harris Interactive, les électeurs de premier tour du candidat centriste indiquent à 38% indiquent avoir l'intention de voter pour Hollande et 32% pour Sarkozy, quand 30% envisagent aujourd'hui de s'abstenir ou de voter blanc ou nul. La marge d’erreur est alors importante —de l'ordre de neuf points— car sur le panel, les électeurs de Bayrou ne représentent que 100 personnes environ.

D’où, sans doute, les écarts importants des évaluations des différents instituts de sondage: selon l’institut BVA, les reports de voix de Bayrou sur Sarkozy s’élèvent à 39% mais à 38% pour l’Ifop, 34% pour TNS Sofres, 32% pour LH2 et 25% pour CSA.

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