France / Politique

Attaquée par Sarkozy, Eva Joly engrange (enfin) des soutiens

Eva Joly lors de l'émission Des Paroles et des Actes le 11 avril 2012, REUTERS
Eva Joly lors de l'émission Des Paroles et des Actes le 11 avril 2012, REUTERS

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RAREMENT AU COURS DE LA CAMPAGNE EVA JOLY aura bénéficié d'autant d'attention médiatique que cette avant-dernière semaine avant le premier tour de l'élection présidentielle. Lors de son passage en direct dans l’émission Des Paroles et des Actes sur France 2 le 11 avril, elle a lancé une attaque en règle contre Nicolas Sarkozy, sur qui des «présomptions concordantes et précises» pèsent dans les affaires Karachi et Bettencourt selon elle:

«Ce que je souligne, c'est l'anomalie de pouvoir solliciter un deuxième mandat lorsque vous êtes cerné par des affaires judiciaires et dans lesquelles vous ne vous expliquez pas.»

Des déclarations qui ont entraîné une réponse musclée de l’intéressé le lendemain sur le même plateau:

«Sur les ragots, sur la médisance, sur la méchanceté, sur la volonté de détruire et de démolir, permettez-moi de vous opposer le mépris le plus cinglant. […] Quand on pense que cette dame, qui viole tous les principes du droit, qui porte des accusations scandaleuses sans aucune preuve, était magistrate, ça fait frémir!»

L’ancienne magistrate, très attachée à la lutte contre la corruption et l’avancement de la transparence, a rapidement réagi à la défense peu convaincante selon elle du Président lors d’un meeting dans la soirée à Grenoble, estimant que ce dernier «ne peut pas se cacher derrière le mépris qu'il a pour (elle)»:

«La présomption d'innocence n'empêche pas les faits d'exister. Ce que je dis haut et fort c'est que dans une campagne, dans n'importe quel autre pays avec ce qu'il y a sur la table, il faudrait s'expliquer, il ne résisterait pas 24 heures. C'est la situation en France qui est parfaitement anormale.»

Cet affrontement par médias interposés avec le Nicolas Sarkozy sur un terrain qu’elle maîtrise sera-t-il bénéfique pour Eva Joly? Difficile à savoir, mais la candidate, qui venait de traverser une période difficile avec le non-soutien de Nicolas Hulot et la démission de son porte-parole Yannick Jadot, vient dans le même temps d’enregistrer le soutien de deux poids lourds du mouvement écologiste.

«Même si la campagne d’Europe Ecologie n’a pas été transcendante, c’est le cas de le dire, j’irai voter Eva Joly», déclare l’eurodéputé Daniel Cohn-Bendit dans une interview au Parisien ce vendredi 13 avril, tandis que le photographe Yann Arthus-Bertrand a également rendu public son engagement pour la candidate d’EELV «car je suis très énervé quand je vois la violence avec laquelle on l’attaque».

G.F.

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