LE FORUM SUR LES DROITS DES FEMMES EN PRÉSENCE DES CANDIDATS A LA PRÉSIDENTIELLE ORGANISÉ PAR ELLE ET SCIENCES PO S'EST CONCLU DANS UN DÉSORDRE IMPRESSIONNANT: Nicolas Sarkozy, qui devait être le
dernier candidat à prendre la parole, a annulé au dernier moment son
intervention.
La directrice de la rédaction de Elle, Valérie Toranian, a expliqué
que son équipe de sécurité avait décidé que les conditions pour celle-ci
n'étaient pas réunies, faisant apparemment référence à la manifestation
d'étudiants opposés au candidat de l'UMP qui a eu lieu devant et dans le hall d'entrée de Sciences
Po. Elle a précisé qu'une des conditions de la journée était que ce
soient les candidats eux-mêmes qui viennent parler, pas leur
représentants, mais a tout de même fait monter Nathalie
Kosciusko-Morizet sur scène quelques minutes, pas pour remplacer Nicolas
Sarkozy mais pour expliquer son absence.
Sous les huées de la salle et alors que des membres du public
commençaient à partir en protestation, la porte parole du
président-candidat a tenté l'ironie avec un «Merci de votre accueil
chaleureux», avant d'essayer de rappeler les mesures prises par Nicolas
Sarkozy pour les femmes pendant son mandat.
Prise à partie par un membre du public lui demandant pourquoi elle
faisait «le sale boulot», NKM a fini par dire que «Nicolas Sarkozy a eu
raison de ne pas venir» vu l'accueil qui lui a été fait, évoquant même
un «traquenard». Elle a tout de même prié «tous les gens qui sont venus
écouter sincèrement Nicolas Sarkozy d'accepter qu'il vous présente ses
regrets», avant de quitter la scène, où l'avaient rejointe silencieusement des membres du collectif féministe La Barbe, sous les huées.
Valérie Toranian a conclu la journée en remerciant Sciences Po, dont le directeur Richard Descoings est disparu mardi: «Je trouve que dans les circonstances actuelles, cela aurait eu de la classe et de la gueule que Nicolas Sarkozy soit présent aujourd'hui», a-t-elle affirmé en professant sa «déception» que le candidat n'ait pas «affronté la traversée de la rue Saint-Guillaume».
La journée avait auparavant vu François Hollande, François Bayrou, Nathalie Arthaud, Nicolas Dupont-Aignan, Marine Le Pen et Eva Joly s'exprimer sur les droits des femmes. Jean-Luc Mélenchon avait annulé sa venue mercredi.
C.D.