POUR L'EMPORTER AU SECOND TOUR de l'élection présidentielle, les deux favoris François Hollande et Nicolas Sarkozy devront chacun séduire la part des «nonistes» de leur camp. C'est ce qu'explique Renaud Dehousse, directeur du Centre d'études européennes de Sciences Po, dans un article publié sur le site Telos.
«Dans un scrutin majoritaire à deux tours, la qualité des reports de voix au second tour est décisive pour assurer le succès d'un candidat.» Or si «le souverainisme» est plus faible que la moyenne nationale parmi les électeurs potentiels de Hollande et de Sarkozy, «il est nettement plus prononcé parmi ceux qui soutiennent Marine Le Pen ou Jean-Luc Mélenchon». Le même problème se posera donc aux deux favoris s'ils veulent récupérer les voix de ces nonistes: «Comment séduire leur électorat potentiel du second tour sans pour autant décevoir la frange pro-européenne de leurs sympathisants?»