PHILIPPE RIDET, journaliste au Monde chargé du suivi de la campagne présidentielle 2007 de Nicolas Sarkozy (il figurait sur un célèbre cliché que nous avons décrypté) et auteur en 2008 de Le président et moi, revient dans un long article pour Le Monde Magazine sur le Sarkozy de 2012. «J'ai quitté il y a cinq ans un préadolescent, je retrouve un jeune homme», écrit le journaliste. Un homme peut-être moins impulsif qu'en 2007, plus réfléchi mais toujours aussi sûr de lui. Ainsi, à propos de son adversaire socialiste, le président confie:
«Je vais gagner et je vais même te dire pourquoi. Il n'est pas bon et ça commence à se voir. Hollande est nul! Il est nul, tu comprends? Royal, on peut en dire ce qu'on veut, mais elle avait du charisme. Bien sûr, tu gardes ça pour toi...»
Ridet n'a donc rien gardé pour lui, et la phrase animera assurément le week-end et peut-être même le début de la prochaine semaine de campagne, Hollande ayant subi après sa sortie sur le «sale mec» révélée par le Parisien les foudres de l'UMP.
L'article fourmille de ces petites confidences qui révèlent la proximité entre les deux hommes, et éclairent les relations complexes entre les politiques et les journalistes chargés de couvrir leur actualité. Connivence ou fausse familiarité? «Avec Sarkozy, conclut Ridet, on ne doit jamais exclure qu'il soit sincère.»