LE FAMEUX CROISEMENT DE COURBES, ce phénomène sondagier tant scruté par les équipes de Nicolas Sarkozy, s'est reproduit jeudi 15 mars. Un sondage CSA (pour BFM, 20 Minutes et RMC) place François Hollande et Nicolas Sarkozy au même niveau au premier tour, avec 28% d'intentions de vote chacun. Si on compare ces résultats aux précédentes vagues CSA, c'est un niveau stable pour Sarkozy, une baisse de 2 points pour Hollande. Marine Le Pen gagne un point (16%), tout comme Jean-Luc Mélenchon (11%), alors que François Bayrou est stable (13%).
Si dans cette nouvelle livraison de pourcentages, le candidat PS baisse de deux points, au deuxième tour, il conserve une large avance avec 54% d'intentions. Lundi 12 mars, un sondage Ifop pour Europe 1, Paris Match et Public Sénat avait suscité émois et commentaires, Nicolas Sarkozy y dépassant pour la première fois François Hollande, à 28,5% contre 27% au premier tour. Le même jour, un sondage contredisait cette tendance: TNS Sofres plaçait Hollande à 30%, devant Sarkozy crédité de 26% des intentions...
«Il ne manquait plus que l’égalité parfaite pour nourrir le quotidien des observateurs de la vie politique. Un manque comblé par la dernière enquête CSA pour 20 Minutes, BFMTV et RMC», écrit le quotidien 20 Minutes.
Quand on sait que la marge d'erreur pour ce type de sondages est d'environ 2 points, les informations contenues dans ces fluctuations de courbes sont peut-être à relativiser. Et le rapport de forces au second tour semble inchangé.
Le «croisement de courbes» constitue un «non-événement», estime Bruno Roger-Petit sur le Plus, pour lequel «ce qui comptera, ce sera le rapport de toutes les forces en présence et les potentiels reports de voix des candidats éliminés en faveur de François Hollande ou Nicolas Sarkozy». Selon l'éditorialiste, «le battage médiatique autour d'un premier sondage annonçant le "croisement des courbes" relève de l'enfumage».