APRÈS AVOIR ANNONCÉ lors de son discours de Marseille, le 19 février, l'instauration d'une dose de proportionnelle et la réduction du nombre de parlementaires, Nicolas Sarkozy a précisé ses intentions sur ce sujet, jeudi 8 mars, en déclarant qu’il réduirait de 10% à 15% le nombre de députés et sénateurs s'il est réélu président:
«J'ai proposé la diminution du nombre de parlementaires parce que je considère que chacun doit faire un effort. Je dis entre 10 et 15% de parlementaires en moins, Sénat et Assemblée nationale.»
Il n’est pas le premier à proposer une telle mesure. Marine Le Pen a aussi proposé de réduire le nombre de députés après les législatives de 2012.
En novembre dernier déjà, Joseph Thouvenel, vice-président du syndicat CFTC, proposait de diminuer de presque moitié le nombre de députés (de 577 actuellement à 300) dans le cadre du plan de rigueur du gouvernement. Une solution qui rapporterait selon lui 277 millions d’euros par an.
Peut-on vraiment calculer le coût d’un député? Peut-on vraiment réduire leur nombre? Et si oui, doit-on le faire? Nous répondions à ces questions dans un article du 21 décembre 2011, dont voici un extrait:
«Un député correspond à une circonscription, et donc à une réalité géographique et politique complexe. Il n’y a qu’à voir la longueur des négociations autour du redécoupage de 2009 pour comprendre que supprimer la moitié des députés serait un véritable casse-tête.
Pour Luc Rouban, chercheur au CNRS et au Cevipof, spécialiste des institutions politiques et de l’administration, la proposition est "fantaisiste", "politiquement infaisable" et même "irresponsable": "on peut quand-même s’interroger sur l’absence totale de sens politique de certains commentateurs".»
Grégoire Fleurot
Photo: le groupe socialiste à l'Assemblée nationale à Paris, le 15 septembre 2010 (Reuters)