FRANCOIS BAYROU VEUT EXISTER face à Nicolas Sarkozy et François Hollande. Mercredi 1er février, le candidat du MoDem a dévoilé quelques-unes de ses propositions économiques. Une manière de contrer les annonces de ses adversaires, omniprésents depuis deux semaines.
Au cœur de son programme: la réduction des déficits, avec 50 milliards d’euros de nouvelles recettes et autant de dépenses en moins, mais aussi le «réarmement de la France» grâce à des mesures sur l’emploi et la compétitivité. Aperçu et comparaison:
- Coup de rabot. François Bayrou promet de réduire les niches fiscales à hauteur de 20 milliards d’euros en trois ans. C’est moins que François Hollande, qui annonçait jeudi 26 janvier l’annulation de 29 milliards d’euros de niches, notamment par la fin de la défiscalisation des heures supplémentaires.
- TVA. Le candidat centriste adopte une position intermédiaire, en prônant une hausse modérée de la taxe sur la consommation d’un point en 2012 et un point en 2014. Une augmentation moins brutale que celle lancée dimanche 29 janvier par Nicolas Sarkozy, qui préconise un passage immédiat de 19,6% à 21,2%. De son côté François Hollande promet d’abroger cette réforme s’il est élu.
- Impôt sur le revenu. François Bayrou souhaite porter le taux marginal actuellement applicable à la tranche de revenus la plus haute (plus de 70.000 euros environ) de 41% à 45%, et créer une nouvelle tranche pour les revenus supérieurs à 250.000 euros, qui seraient imposés à 50%. Son opposant socialiste prévoit lui aussi la création d’une tranche supplémentaire imposée à 45% dès 150.000 euros de revenu annuel.
- Impôt sur la fortune. En cas de victoire de François Bayrou, l'ISF serait intégré à l'impôt sur le revenu, via un «revenu théorique de 1%» du patrimoine intégré dans la base de l'impôt sur le revenu pour tout patrimoine au-dessus d’un million d'euros. Une approche différente de celle de François Hollande qui souhaite revenir sur les allègements de l’ISF décidés durant l’été 2011.
- Régle d’or. Le Béarnais espère capitaliser sur ce sujet. Après avoir rappelé qu’il avait été «le premier» à évoquer cette mesure, il se dit ««prêt à voter à tout moment cette règle d'or». Une position claire sur un sujet particulièrement clivant: alors que les Etats européens sont parvenus mardi 31 février à un accord renforçant la discipline budgétaire, Nicolas Sarkozy a renvoyé sa ratification définitive après l’élection, tandis que François Hollande a affirmé vouloir le «renégocier».
- Compétitivité. Après les accords «compétitivité-emploi» de Nicolas Sarkozy, signés au niveau de l’entreprise, François Bayrou préconise le même type de dispositif, mais encadré par des accords de branche. Une manière de calmer les craintes de syndicats très hostiles à la proposition. François Hollande a quant à lui déclaré qu’il «n’imagine pas que la mesure puisse être adoptée avant l’élection».
- Emploi des jeunes. Sur ce point chaque candidat se démarque. Alors que François Hollande souhaite créer 150.000 «emplois d’avenir», Nicolas Sarkozy plaide pour un redressement du quota des apprentis dans les entreprises. François Bayrou veut lui permettre aux entreprises de bénéficier d’une exonération de charges pendant deux ans si elles embauchent en CDI un jeune pour qui il s'agit du premier emploi ou un chômeur.
Photo: François Bayrou à Dunkerque le 19 janvier 2012. REUTERS/Pascal Rossignol.