Économie

C'est vraiment la crise, les Chinois boivent moins

La consommation de vin et de Cognac baisse en Chine. Une mauvaise nouvelle pour l'économie chinoise... et les producteurs français.

Un bar à Shanghai REUTERS
Un bar à Shanghai REUTERS

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L’économie chinoise va-t-elle s’effondrer? Quelle est la réalité, derrière des chiffres manipulés, de la croissance du pays? La spéculation immobilière peut-elle continuer à alimenter une économie dont le modèle de développement par les exportations a atteint ses limites ? Les reportages se multiplient sur des villes fantômes de dizaines de milliers de logements flambants neuf totalement vides.

Ces questions hantent les économistes depuis des mois. Pour autant, ils ne sont pas capables de cerner précisément les risques. Mesurer le ralentissement de l’économie chinoise est difficile sauf à chercher du côté de données économiques presque anecdotiques mais que l’on peut mesurer comme la consommation de vin et de Cognac.

Longtemps la Chine a fait figure d’eldorado pour les producteurs de vin, notamment français. La crise de 2008 a laissé des traces profondes dans cette industrie. En France et en Italie, les deux principaux producteurs mondiaux, la consommation domestique a baissé de respectivement 18% et 6% depuis 2007. C’est pourquoi l’émergence de la Chine parmi les pays consommateurs et surtout importateurs a été une bénédiction.

Non seulement les riches chinois consommaient de plus en plus d’alcools, et notamment du Cognac, une tradition, mais découvraient avec enthousiasme les vins étrangers de haut de gamme. Car on l’oublie souvent,  la Chine est un grand producteur de vin. Le 5ème producteur mondial devant l’Australie, le Chili ou l’Afrique du sud, mais n’a pas l’équivalent des Bordeaux, des Champagnes et des Bourgognes.

La période d’euphorie est pourtant aujourd’hui belle et bien finie comme le détaille le site économique Quartz. Et c’est un révélateur incontestable des difficultés de l’économie chinoise et de la crainte des nouveaux riches à la fois de voir leurs revenus et la valeur de leur patrimoine s’effondrer et d’être la cible des campagnes anti-corruption. En Chine aujourd’hui, on étale moins sa richesse et donc sa consommation de grands crus étrangers.

Selon le cabinet d’études Vinexpo, au cours des dix dernières années la consommation de vin en Chine a augmenté en volume de 25% par an. Mais l’an dernier, soudain la machine s’est arrêtée et la consommation a reculé, toujours en volume, de 2,2%. Et cela ne pourrait être que le début.

Les perspectives concernant les exportations françaises de Cognac sont tout aussi préoccupantes. C’est ce que montrent les chiffres, par exemple, du groupe Rémy Cointreau. Les ventes sur l’année fiscale qui s’est terminée fin mars ont baissé de 13,5% surtout à cause du marché chinois. Il représente une part très importante du chiffre d’affaires de la marque de Cognac du groupe, Rémy Martin.

Offrir des bouteilles de Cognac de grand prix était devenu depuis des années l’un des meilleurs moyens en Chine de s’attirer les bonnes grâces des officiels. Mais le ralentissement des affaires et surtout les campagnes anti-corruption mettent à mal cette tradition des «cadeaux». Les Chinois aiment toujours autant le Cognac mais ne veulent plus que cela se sache.

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