Économie

Il y a des esclaves dans votre chocolat, votre téléphone ou votre sushi

Côte d'Ivoire, en 2005. REUTERS
Côte d'Ivoire, en 2005. REUTERS

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Avec moins de 9.000 esclaves recensés, la France n’est pas dans le haut de la liste des pays ayant le plus recours au travail forcé. Elle fait d’ailleurs partie des meilleurs élèves de la classe. Mais selon le rapport que vient de publier cette semaine Walk Free, une organisation de défense des droits de l’Homme basée en Australie, il y a toutefois un risque important que les Français, comme la plupart des habitants des pays riches, aient recours à l’esclavage, de façon indirecte, dans leur vie de tous les jours, en buvant leur café ou leur chocolat, en consultant leur smartphone etc…

Selon les chiffres publiés dans le Global Slavery Index 2013, la plupart des 29,8 millions d’esclaves estimés dans le monde sont recensés dans les pays en voie de très fort développement et fournisseurs de produits destinés aux pays occidentaux et aux populations les plus riches de ces mêmes pays.

Le pays avec le plus grand nombre d’esclaves est l'Inde —entre 13,3 et 14,7 millions de personnes. S’il y a parmi eux quelques ressortissants étrangers, détaille l’étude, la plupart de ces esclaves sont des citoyens indiens, réduit en servitude pour régler des dettes.

Le deuxième pays avec le plus grand nombre d'esclaves est la Chine (2,8 à 3,1 millions d’esclaves), beaucoup étant employés dans de nombreux secteurs de l'économie, allant de la servitude domestique à la mendicité forcée, l'exploitation sexuelle des femmes et des enfants, le mariage forcé et le travail en usine. C’est sur ce dernier point qu’insiste l’ONG Walk Free, qui s’est justement donné pour mission de renseigner cette forme d’esclavage pour mieux l’éliminer des chaînes de montage.

Quartz a de son côté détaillé quelques exemples qui nous relient à ces esclaves :

  • Un Australien incarcéré en Chine a ainsi révélé cet été que des prisonniers fabriquaient des écouteurs pour des compagnies aériens, telles que Qantas ou British Airways. Ces prisonniers n’étaient pas payés et étaient régulièrement victimes de mauvais traitements.  Selon le Global Slavery Index, certains de ces esclaves vivent dans des camps de travail dirigés par l’Etat chinois ou des compagnies privées pour assembler des biens électroniques, des sacs, etc.
  • En Côte d’Ivoire, premier exportateur mondial de cacao, ce sont des enfants qui sont employés de force pour récolter les fèves. La Côte d’Ivoire reconnaît l’utilisation de 30.000 mineurs, mais l’index Walk Free estime leur nombre entre 20 et 30 fois plus!

Malgré les efforts de Mondelēz International, un des plus grands fabricants de chocolat au monde, qui selon Quartz a investi près de 400 millions de dollars pour résoudre le problème et réussir à créer une filière de «cacao durable», il y a de fortes probabilités qu’il y ait des traces d’esclavagisme dans le chocolat Milka ou la barre de Toblerone de votre goûter.

Pour vous sensibiliser à ce phénomène, Slavery Footprint avait lancé en 2011 un petit outil pour mesurer votre impact sur l'esclavage en calculant combien d'esclaves travaillaient pour vous...

JH

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