Économie

Non, la Chine n’achète pas (encore) un morceau de l'Ukraine

<a href="http://www.flickr.com/photos/64989120@N00/3235233273">Chinese worker</a>. Piecar via Flickr <a href="http://creativecommons.org/licenses/by-sa/2.0/deed.en">CC License by</a>.
Chinese worker. Piecar via Flickr CC License by.

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur The Financial Times, South China Morning Post, Quartz, Le Monde

La Chine «rachèterait» jusqu'à trois millions d’hectares à l’Ukraine, d’après le South China Morning Post. Bien qu’elle se soit rapidement répandue sur Internet (ici ou ), la nouvelle serait un peu précipitée, signale le Financial Times. Les termes de l’accord ont en effet été exagérés et surtout, celui-ci n’est pas conclu.

Signé entre le Corps de production et de construction du Xinjiang (XPCC) et KSG Agro, une entreprise agricole ukrainienne, l’accord aurait permis initialement à la Chine d’exploiter 100.000 hectares de terre pour des récoltes et de l’élevage de porcs. Prévu sur cinquante ans, le contrat aurait inclus jusqu'à trois millions d’hectares de terre. Une surface qui correspond à 5% du pays, soit la taille de la Belgique, calcule Quartz.

Etant donné que rien n’a été signé, le montant de l’investissement chinois n’a pas été dévoilé. Le Kyiv Post, un journal local, parle toutefois de 2,6 millions de dollars au minimum.

Sur son site Internet, KSG Agro a donc publié un démenti dans lequel elle explique «avoir signé le 31 mai 2013 une lettre d’intention avec XPCC» notamment. L’entreprise ukrainienne a ensuite «travaillé avec ses partenaires chinois sur un accord de coopération» prévoyant «l’installation d’un système d’irrigation à goutte sur une zone de 3.000 hectares». La «première étape d’un projet qui pourrait s’étendre graduellement dans le futur», espère la société agricole. Avant de déclarer qu’elle n’a «aucune intention, ni même droit de vendre des terres aux étrangers, y compris aux Chinois». La loi ukrainienne interdit en effet ce genre de pratique.

Il existe donc bien un accord entre les entreprises ukrainienne et chinoise mais rien de tel que ce qui a été décrit dans certains médias. Toutefois, au vu des besoins alimentaires de la Chine (en 2010, le pays a importé 1,5 million de tonnes de maïs), de tels accords pourraient rapidement se mettre en place. L’année dernière, Pékin a accordé un prêt de trois milliards de dollars à Kiev afin de favoriser les importations de maïs, rappelle le Financial Times.

 

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