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LinkedIn va-t-il remplacer Pôle Emploi, l’Insee et l’Education nationale?

<a href="http://tinyurl.com/orlhr9b">Linkedin pen</a> / Sheila Scarborough via Flickr CC <a href="http://creativecommons.org/licenses/by/2.0/deed.fr">Licence By</a>
Linkedin pen / Sheila Scarborough via Flickr CC Licence By

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C’est «la rencontre du Big data et des ressources humaines», s’enthousiasme le Washington Post qui consacre un article aux ambitions nouvelles du site de mise en relation professionnelle LinkedIn. Avec désormais 238 millions de membres dans le monde, et toute la bonne donnée qui n’attend que d’être exploitée, LinkedIn s’imagine désormais jouer un rôle qui va bien au-delà de son métier d’origine, la rencontre entre employeur et candidat.

Déjà, son algorithme se révèle assez efficace pour analyser le comportement professionnel d’un candidat et lui suggérer des évolutions de carrière crédibles.

Comme l’explique Parker Barrile, directeur à la «talent solutions division»: si le candidat a été promu très rapidement, le site peut lui proposer un job un échelon au-dessus de son poste actuel. Si au contraire, il a été stable pendant ces dernières années, LinkedIn lui présentera simplement une opportunité au même niveau.

Mais ce n’est rien par rapport à l’avenir que se rêve la firme basée à Mountain View, à quelques rues de Google.

Education, développement urbain et politique économique, LinekdIn voir grand et son boss Jeff Weiner a écrit sur son blog: «notre objectif ultime est de développer le premier graphe de l’économie mondiale». Il s’agirait d’une sorte de cartographie numérique des compétences, des travailleurs et des emplois de l’économie, inspirée comme l’écrit le CEO de LinkedIn du sociogramme de Facebook, qui permet de visualiser les connexions sociales entre les utilisateurs jusqu’à plusieurs degrés de séparation.

«Une fois réalisé, [ce réseau] […] permettrait à toutes les formes de capital, économique, intellectuel, humain, d’aller vers l’endroit où ils seront le plus profitable.»

LinkedIn s’est offert depuis l’année dernière deux sociétés: Pulse, un flux d’actualités pour smartphone et Slideshare, un service de partage en ligne de présentations. Et comme Slate vous l’a expliqué à l’époque, la refonte graphique du site s’est inspirée de l’univers de… Katy Perry, afin d'être plus accessible et agréable pour l'internaute.

Avec son graphe de l’économie mondiale, LinkedIn se voit grand planificateur d’emploi dans le monde, livrant des informations à jour sur les tensions du marché de l’emploi, afin d’aider les acteurs de l’éducation et de la formation à proposer des compétences répondant parfaitement à la demande du marché à un moment donné.

Professeur en ressources humaines à l’UCLA, David Lewin modère la portée de telles innovations dans le Washington Post: savoir prédire la performance du futur employé dans l’entreprise reste la question principale. C’est pourquoi le recrutement à l’ancienne, plus intuitif et personnel que scientifique, n’est selon les professionnels du secteur pas prêt de disparaître.

Mais LinkedIn semble se projeter dans une autre dimension, quelque part entre l'agence d'emploi, la prospective économique et la formation des futurs «talents de classe mondiale» que le site se fait fort de réunir.

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