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Shia LaBeouf est désolé. Faut-il l'excuser?

Nymphomaniac-Volume 1  © Christian Geisnaes
Nymphomaniac-Volume 1 © Christian Geisnaes

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur The Daily Beast, Flavorwire, Vice

Doit-on faire attention à Shia LaBeouf et à ses excuses? Doit-on essayer de le comprendre comme l’a fait le Daily Beast ou alors le descendre comme le Flavorwire? Depuis quelques mois l’acteur, en ce moment à l’affiche de Nymphomaniac de Lars Von Trier, est désolé. Désolé de quoi?

D'avoir plagié le roman graphique de Daniel Clowes pour son court-métrage HowardCantour.com? Peut-être d'avoir plagié Eric Cantona lors d’une conférence de presse au festival de Berlin? Ou alors de s’être rendu à l’avant-première de Nymphomaniac avec un sac en papier sur la tête portant l’inscription «Je ne suis plus connu» («I’m not famous anymore»), phrase qu’il a tweetée tous les jours pendant des semaines?

Le Daily Beast à voulu en savoir plus et s’est donc rendu à une performance artistique donnée par l’acteur dans une galerie d’art de Los Angeles, en collaboration avec le philosophe Luke Turner et l’artiste performer Nastja Säde Rönkkö. Sur la vitre de la galerie est affiché le message «#IAMSORRY Shia LaBeouf».

Le Daily Beast a rencontré l’acteur assis à une table dans la galerie, avec sur la tête son sac en papier. (Cela pourrait d’ailleurs être un plagiat d’une performance de Marina Abramovic, signale Entertainment Weekly. Anne de Coninck vous avait parlé de cette performance sur Slate en 2010.)

Il lui a posé plusieurs questions: «Pourquoi êtes-vous désolé?», «Est-ce de l’art ? », «Si vous n’êtes pas célèbre, pourquoi suis-je ici?» Rien. «Etes-vous vraiment Shia LaBeouf?», il retire son sac, c’est bien lui, le journaliste est perplexe:

«A mon avis, c'est un plagiaire réel qui essaie de transformer le scandale à son avantage en faisant de l’“art” (...) J’ai ressenti quelque chose de réel. Quelque chose étrange et complexe. Quelque chose comme de la sympathie.» 

Le magazine culturel Vice s’est également rendu à la performance. Le journaliste s’est a peu près posé les mêmes questions sauf que:

 «Après avoir laissé ces pensées tourbillonner dans ma tête quelques secondes, je me suis souvenu qu’en fait, je m’en fiche.»

Le site américain Flavorwire n’est pas de cet avis:

«J’aime la performance artistique, du moins la vraie performance artistique, celle performée par de vrais artistes plutôt que des gens qui sont déjà célèbres et qui ont décidé de faire quelque chose de sauvage et timbré pour attirer l’attention de leurs fans, qui aiment partager des vidéos amusantes de leur star préférée sur Facebook.»

Pour FlavorWire, c’est simplement un moyen pour attirer l’attention:

«Nous sommes en partie responsables, les médias et le public, parce que nous l’alimentons.»

FlavorWire donne un exemple de «pavés» tweetés puis effacés par Shia LaBeouf: 

Flavorwire conclut: 

«Bien sûr nous jouons tous la comédie, mais si jouer en public comme un connard c’est maintenant une performance artistique, alors la performance artistique n’existe pas.» 

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