Culture

«Old Boy»: comment Spike Lee a «volé» le travail d'un graphiste

<a href="http://juanluisgarcia.com/dear-spike-lee/">Comparaison de l’affiche réalisée par Juan Luis Garcia (à gauche)</a> et de celle utilisée pour le film. Via Juan Luis Garcia.
Comparaison de l’affiche réalisée par Juan Luis Garcia (à gauche) et de celle utilisée pour le film. Via Juan Luis Garcia.

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Blog de Juan Luis Garcia, The Hollywood Reporter

Sorti le 27 novembre aux Etats-Unis, le nouveau film de Spike Lee, Old Boy, remake américain du film coréen de Park Chan-wook, fait plus parler de lui pour des problèmles de droit d'auteur que pour le film en lui-même. Le graphiste et photographe indépendant Juan Luis Garcia accuse dans une lettre ouverte envoyée par mail au réalisateur Spike Lee d’avoir plagié son travail et de s'être approprié le copyright de certaines de ses œuvres.

Approché par une agence au début de l’année, Juan Luis Garcia avait pour travail de réaliser des affiches d’Old Boy à présenter à Spike Lee. Après deux mois de travail, l’agence le rappelle pour lui annoncer qu’une de ses affiches sera la pièce maîtresse.

Malgré une tentative de négociation, le prix du studio est trop bas. Bien qu’on lui explique que l’important, c’est l’exposition et la reconnaissance de son travail (ça vous rappelle quelque chose?), il refuse et ne reçoit même aucune rémunération de la part de l’agence.

«L’agence était furieuse. Ils m’ont dit que je ne voulais pas avoir d’ennuis avec Spike Lee, que je ne retrouverai jamais de travail, que j’étais un méprisable être humain […]. Nous n’avons jamais signé de contrat ou d’accord de travail à la demande et je n’ai certainement jamais donné mon accord pour donner ou vendre le copyright de mon travail sans frais de licence.»

En juillet, les affiches se retrouvent partout sur Internet après que Juan Luis Garcia les a mises dans son portfolio. Elles sont alors identifiées par les sites comme «ayant été refusées car trop violentes» et ne font aucunement mention d’un quelconque copyright, ce qui pousse le graphiste à les retirer de son portfolio. L’agence reçoit bien un email de Spike Lee (qu’elle fait suivre à Garcia) demandant des explications mais «ment en disant ne pas savoir qui est au courant [de la fuite]».

Peu de temps après, en surfant sur Internet, Juan Luis Garcia découvre avec stupeur ses œuvres sur la page Facebook de la boîte de production de Spike Lee, 40 Acres and a Mule:

«Je ne pouvais pas croire que vous ayez pu utiliser mon travail et revendiquer le copyright de trois affiches parfaitement identiques à celles que j’avais conçues.»

Capture d’écran de la page Facebook de 40 Acres and a Mule. Cliquer sur l'image pour l'agrandir.

Interrogé par le Hollywood Reporter, Garcia explique que le but de la lettre était simplement «que la vérité atteigne [Lee] pour qu’il puisse m’aider au lieu de faire un procès». 

«Je ne veux poursuivre personne, ce n’est pas dans ma nature, mais si c’est comme ça que cela doit se faire, alors je le ferai. Je suis ravi qu’il ait aimé les affiches et j’espère qu’ils continueront à les utiliser, mais j’ai besoin d’être rémunéré.»

Depuis la publication de la lettre ouverte, les internautes ne cessent de réclamer le retrait des photos sur la page Facebook de 40 Acres and a Mule, du film Old Boy et même de Spike Lee pour atteinte au droit d’auteur, avec des liens renvoyant vers le blog de Garcia. Le réalisateur, qui a financé son film grâce à Kickstarter, n’a pas encore répondu. 

cover
-
/
cover

Liste de lecture