Culture

Quelles sont les meilleures Palmes d'or?

Gus Van Sant reçoit la Palme d'or du Festival de Cannes, le 25 mai 2003. REUTERS/STR New.
Gus Van Sant reçoit la Palme d'or du Festival de Cannes, le 25 mai 2003. REUTERS/STR New.

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Dimanche 26 mai, le jury du Festival de Cannes, présidé par Steven Spielberg, remettra la 74e Palme d'or de l'histoire de la manifestation (si l'on compte toutes les récompenses suprêmes distribuées depuis 1949, qui se sont parfois appelées Grand Prix). Avant le début du Festival, j'ai vu toutes celles que j'avais ratées pour essayer de trouver une logique dans la liste des films primés.

L'occasion, aussi, de tenter d'établir une hiérarchie entre des films très différents. Voici donc une sélection très personnelle des dix meilleures Palmes, des meilleures interprétations (en dehors de celles des dix Palmes précédemment citées), des dix meilleurs moments musicaux et des meilleures remises de Palmes.

Dix Palmes

Viridiana de Luis Bunuel (1961)

Le Guépard de Luchino Visconti (1963)

Blow-Up de Michelangelo Antonioni (1967)

Conversation secrète de Francis Ford Coppola (1974)

Kagemusha d'Akira Kurosawa (1980)

La Ballade de Narayama de Shohei Imamura (1983)

Paris, Texas de Wim Wenders (1984)

Barton Fink de Ethan et Joel Coen (1991)

Le Goût de la cerise d'Abbas Kiarostami (1997)

Elephant de Gus Van Sant (2003)

Dix interprétations

Ernest Borgnine dans Marty de Delbert Mann (1955)

Tatiana Samoïlova dans Quand passent les cigognes de Mikhaïl Kalatozov (1958)

L'ensemble du casting de La Dolce Vita de Federico Fellini (1960)

Gian Maria Volontè dans La Classe ouvrière va au paradis de Elio Petri (1972)

Al Pacino dans L'Epouvantail de Jerry Schatzberg (1973)

Roy Scheider dans Que le spectacle commence de Bob Fosse (1980)

Jerzy Radziwilowicz et Krystyna Janda dans L'Homme de fer d'Andrzej Wajda (1981)

Jack Lemmon dans Missing de Konstantin Costa-Gavras (1982)

Adrien Brody dans Le Pianiste de Roman Polanski (2002)

Anamaria Marinca dans 4 mois, 3 semaines, 2 jours de Cristian Mungiu (2007)

Dix moments musicaux mémorables

The Harry Lime Theme de Anton Karas (Le Troisième homme de Carol Reed, 1949)

Shimmy Doll de Ashley Beaumont, dans la dernière scène de Viridiana

A Felicidade de Antonio Carlos Jobim et Vinicius de Moraes (Orfeu Negro de Marcel Camus, 1959)

Le concert des Yardbirds dans Blow-Up

Le thème de La Classe ouvrière va au paradis, par Ennio Morricone

La Chevauchée des Walkyries de Wagner (Apocalypse Now de Francis Ford Coppola, 1979)

Un groupe de rock qui répète en arrière-plan quand Travis aperçoit pour la première fois Jane dans Paris, Texas

Wicked Game de Chris Isaak (Sailor et Lula de David Lynch, 1990)

You Never Can Tell de Chuck Berry (Pulp Fiction de Quentin Tarantino, 1994)

Acrophobia de Penguin Villa (la dernière scène de Oncle Boonmee, qui se rappelle de ses vies antérieures, de Apichatpong Weerasethakul, 2010)

Quelques remises de Palme mémorables

1966 — Sifflé pour Ces messieurs-dames quand son colauréat Lelouch est applaudi, le réalisateur italien Pietro Germi réplique en recevant son prix: «La prochaine fois, je vous promets de faire un film ennuyeux»

1979 — La présidente du jury Françoise Sagan ne parvient pas à cacher sa préférence entre les deux Palmes d'or, Le Tambour et Apocalypse Now. Quelques mois après, elle accusera dans la presse le Festival de lui avoir imposé de distinguer le second.

1980 — Copalmé avec Bob Fosse, le maître Kurosawa se fait modeste: «La prochaine fois, j'essaierai de vous amener un meilleur film». Le président du jury Kirk Douglas reproche lui à l'autre lauréat de ne pas s'être déplacé pour recevoir son prix.

1987 — Première Palme d'or française depuis vingt-et-un ans pour Sous le soleil de Satan, Maurice Pialat lance à ses détracteurs: «Si vous ne m'aimez pas, je ne vous aime pas non plus».

1994 — Aux quelques sifflets qui saluent la Palme d'or de Pulp Fiction, Quentin Tarantino répond par un doigt d'honneur.

1999 — Très contesté (notamment pour un double prix d'interprétation assorti du Grand Prix pour L'Humanité de Bruno Dumont), le palmarès se conclut par un happening, avec une introduction hallucinée de Sophie Marceau à la Palme d'or, remise à Rosetta des frères Dardenne.

2005 — Les frères Dardenne dédient leur seconde Palme d'or, pour L'Enfant, aux otages en Irak, dont Florence Aubenas, qui avait réalisé leur portrait quelques années plus tôt.

2008 — On avait jamais vu autant de monde monter sur scène pour recevoir la Palme: Laurent Cantet monte sur scène entouré de tous les jeunes comédiens incarnant une classe de collégiens dans Entre les murs.

J.-M.P.

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